Contexte
Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est adressé par vidéo à l'Assemblée générale des Nations unies le 25 septembre 2025. Il a participé à cette session à distance après le refus de lui délivrer un visa pour se rendre aux États‑Unis. Son intervention survient dans un contexte d'escalade militaire prolongée entre Israël et le mouvement Hamas et d'un mouvement diplomatique visant à obtenir la reconnaissance d'un État palestinien par plusieurs pays.
Principaux points du discours d'Abbas
Abbas a affirmé que le Hamas « n'aurait pas de rôle à jouer dans la gouvernance » d'un éventuel État palestinien. Il a appelé « le Hamas et les autres factions » à remettre leurs armes à l'Autorité palestinienne, insistant sur la nécessité d'une autorité civile unifiée pour préparer toute transition politique.
Il a fermement condamné les attaques du 7 octobre en les dissociant du peuple palestinien et de sa lutte pour l'indépendance. Abbas a également demandé que la solidarité en faveur de la cause palestinienne ne soit pas confondue avec l'antisémitisme.
Le président a appelé les États qui ne l'avaient pas encore fait à reconnaître l'État de Palestine. Il a par ailleurs dénoncé ce qu'il a qualifié de « génocide » et d'« occupation » et a estimé que les actions israéliennes dans la bande de Gaza relèvent de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.
Développements diplomatiques
À l'issue d'un sommet coparrainé par la France et l'Arabie saoudite consacré à la solution à deux États, une dizaine de pays — parmi eux la France, le Royaume‑Uni, le Canada et l'Australie — ont annoncé la reconnaissance formelle d'un État de Palestine. Une majorité d'États membres de l'ONU a exprimé son soutien à cette démarche, qui reste principalement symbolique mais porteuse de conséquences diplomatiques et juridiques potentielles.
Ces reconnaissances relancent le débat sur leurs effets concrets pour la gouvernance, la représentation internationale et les négociations futures, notamment concernant les conditions de sécurité et la souveraineté.
Réactions israéliennes et implications juridiques
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réagi en qualifiant ces reconnaissances de « soumission au terrorisme », répétant que « il n'y aura pas d'État palestinien » selon sa position. Il a annoncé son intention de prendre la parole devant l'Assemblée générale.
Par ailleurs, la situation juridique internationale pèse sur les débats : le chef du gouvernement israélien fait l'objet, depuis novembre 2024, d'un mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale pour des accusations liées à des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité concernant la bande de Gaza, élément fréquemment cité dans les échanges diplomatiques.
Plusieurs acteurs internationaux ont exprimé des inquiétudes quant à d'éventuelles représailles israéliennes, y compris le risque d'annexions partielles en Cisjordanie occupée, et ont souligné les menaces pour la stabilité régionale.
Initiatives de paix et initiatives internationales
Un émissaire américain, Steve Witkoff, a présenté un plan en 21 points pour la paix au Moyen‑Orient et à Gaza, document rendu public par les autorités américaines et partagé avec plusieurs pays arabes et musulmans. Les acteurs impliqués se sont dits prêts à étudier le projet en vue d'une relance des pourparlers.
Situation militaire et humanitaire
Le conflit entre Israël et le Hamas dure depuis près de deux ans. Les forces israéliennes ont lancé, le 16 septembre, une offensive aérienne et terrestre majeure contre la ville de Gaza, qualifiée par les autorités israéliennes d'opération visant à neutraliser ce qu'elles décrivent comme le dernier grand bastion du Hamas. La situation humanitaire dans la bande de Gaza reste grave, au centre des appels internationaux en faveur d'un cessez‑le‑feu et d'une aide humanitaire renforcée.
Perspectives et conséquences
Les déclarations d'Abbas, les reconnaissances diplomatiques et les différentes initiatives de médiation ont ravivé les discussions sur la faisabilité d'une solution à deux États et sur les conditions préalables à sa mise en œuvre, notamment en matière de gouvernance, de démilitarisation et de garanties de sécurité.
L'évolution de la situation dépendra autant des décisions politiques internationales que des développements sur le terrain : réactions israéliennes, unités de l'Autorité palestinienne, position des pays arabes et des acteurs multilatéraux continueront de façonner le calendrier et les chances d'une avancée politique.