Contexte de l'affaire
Cinq joueurs de hockey sur glace, Michael McLeod, Carter Hart, Alex Formenton, Dillon Dube et Callan Foote, faisaient face à des accusations d’agression sexuelle en lien avec des événements survenus en juin 2018 dans une chambre d’hôtel à London, province de l’Ontario. La plaignante, alors âgée de 20 ans et dont l'identité est protégée, affirmait avoir été victime d'une agression après une fête organisée par Hockey Canada. Cet événement avait été révélé en 2022 à la suite de la médiatisation d'un accord financier conclu entre Hockey Canada et la plaignante.
Procédure judiciaire
Les cinq joueurs, qui avaient tous évolué au sein de la NHL, ont plaidé non coupable lors de l’ouverture du procès en avril devant le tribunal de London. Une première enquête avait été classée en 2019, avant d’être rouverte après la révélation par la presse d'une entente confidentielle entre Hockey Canada et la plaignante. Cette affaire a suscité une attention nationale importante et des manifestations lors du procès.
Jugement et motivation de la décision
La juge Maria Carroccia a déclaré les cinq accusés non coupables lors du jugement rendu au palais de justice de London. Selon la juge, le témoignage de la plaignante n’a pas été jugé crédible ni fiable, citant diverses incohérences dans sa version des faits ainsi que des contradictions entre ses déclarations à la police et son témoignage en cour. La juge a estimé que la question du consentement était centrale dans la procédure et que la preuve présentée n’était pas suffisante pour établir l'absence de consentement de manière certaine. Elle a également observé que certains éléments, tels qu'une vidéo enregistrée après les faits, ne démontraient ni signes d’intoxication ni difficulté d’expression de la part de la plaignante.
La juge a souligné que, si les contacts des joueurs avec la plaignante étaient de nature sexuelle, il n'a pas été prouvé hors de tout doute raisonnable qu’ils étaient non consensuels. Le verdict a été accueilli en salle d’audience sans réaction des accusés.
Réactions à la décision
L’avocate de la plaignante a exprimé la déception de sa cliente et critiqué le traitement reçu lors du procès, ainsi que l'impact des stéréotypes dans ce type de dossier. De leur côté, les avocats des joueurs ont mis en cause la gestion de l’affaire par Hockey Canada et la médiatisation du dossier, estimant que la perception publique avait été influencée par l’accord financier préalable. Ils ont en outre critiqué la tenue du procès et ont mis en avant l'absence de preuves suffisantes dès les étapes initiales de l’enquête.
Enjeux soulevés et suites possibles
La Couronne dispose d’un délai pour décider d'un éventuel appel de la décision. L’affaire, très médiatisée, a entraîné un débat sur la gestion des accusations de violence sexuelle impliquant des personnalités sportives et sur la culture au sein du hockey sur glace au Canada. Elle a également été l’occasion d’interroger le rôle des institutions sportives et des médias dans le traitement des allégations et des enquêtes concernant de tels faits.