Présentation générale
Frédéric Péchier, ancien anesthésiste, est jugé devant la cour d’assises du Doubs pour trente empoisonnements présumés visant des patients pris en charge dans deux cliniques privées de Besançon. Selon l’acte d’accusation, douze de ces faits auraient entraîné la mort des patients et dix‑huit autres auraient donné lieu à des agressions ou des complications sanitaires. Les faits reprochés s’étendent sur la période 2008‑2017. L’accusé, âgé de 53 ans au moment du procès, nie les faits.
Faits reprochés
L’accusation soutient que l’auteur aurait contaminé des poches de perfusion par l’introduction de substances (potassium, anesthésiques locaux, adrénaline, héparine) afin de provoquer des complications lors d’interventions médicales réalisées par d’autres praticiens. Elle affirme que, dans la plupart des cas, la personne accusée intervenait ensuite en réanimation pour prendre en charge les complications et, selon l’accusation, apparaître comme le sauveur.
Les victimes identifiées dans l’instruction avaient des âges compris entre 4 et 89 ans. L’accusation présente un mode opératoire et des motivations pour expliquer chaque cas retenu dans l’acte d’accusation.
Enquête et instruction
L’affaire a donné lieu à une enquête et à une instruction longues et techniques. Les investigations ont porté sur la chronologie des épisodes, l’identification de substances retrouvées dans des dispositifs intraveineux et l’analyse des pratiques médicales au sein des cliniques concernées. Les expertises et auditions techniques ont été au cœur du dossier, suscitant des débats contradictoires entre les parties sur l’interprétation des résultats.
Déroulement du procès et réquisitions
Le procès, ouvert en septembre, a connu de longues audiences techniques et de nombreux témoignages. Au 64e jour d’audience, le 12 décembre 2025, les avocates générales ont requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans ainsi que l’interdiction définitive d’exercer la profession de médecin.
L’accusation a soutenu que les éléments du dossier convergeaient vers la responsabilité de l’accusé et a présenté, cas par cas, des explications du mode opératoire allégué.
Position de l’accusé et de la défense
Frédéric Péchier conteste les accusations. Il a reconnu, lors de l’instruction, l’existence d’un empoisonneur au sein d’une des cliniques mais nie être l’auteur des faits qui lui sont reprochés. Sa défense, conduite notamment par Me Randall Schwerdorffer, plaide l’acquittement et souligne les incertitudes scientifiques et procédurales mises en avant pendant l’instruction.
Situation procédurale
Après les réquisitions des avocates générales, la procédure s’est poursuivie par les plaidoiries de la défense puis la délibération de la cour d’assises. Le calendrier a prévu le rendu du verdict dans les jours suivant la clôture des débats. Le dossier reste marqué par des éléments techniques complexes et par les tensions entre interprétations contradictoires des expertises.








