Le 5 décembre 2025, le parquet de Marseille a annoncé la mise en examen d'un policier pour « violences aggravées » dans le cadre d'une agression survenue en marge de manifestations dans le centre‑ville en 2018.
Contexte et faits
Le 8 décembre 2018, plusieurs manifestations convergèrent dans le centre de Marseille, notamment une marche contre l'habitat indigne, une marche pour le climat et une manifestation des gilets jaunes. Un dispositif de sécurité mobilisa environ 500 agents.
Ce jour‑là, une jeune femme de 19 ans, vendeuse en centre‑ville et ne participant pas aux cortèges, fut atteinte à la cuisse par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) dans une ruelle. Elle a ensuite été frappée au sol par plusieurs agents, à l'aide de coups de pied et de matraque. Les violences ont nécessité des sutures et un examen médical a constaté une fracture du crâne. Son compagnon, intervenu pour la protéger, a également fait l'objet de violences. La victime a par la suite présenté des séquelles physiques et psychologiques.
Enquête et mises en examen
Une information judiciaire pour « violences aggravées » et « non‑assistance à personne en danger » a été ouverte à l'été 2019 et l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie. L'enquête a rencontré des difficultés liées à l'identification des intervenants et à l'état de certaines traces ainsi qu'à l'accès limité à des enregistrements radio et des images de vidéosurveillance.
En décembre 2025, un policier a été mis en examen pour « violences aggravées » caractérisées par trois circonstances : l'usage d'une arme, la commission en réunion et la qualité de personne dépositaire de l'autorité publique. Ce fonctionnaire a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer. Un autre policier a été mis en examen pour « non‑assistance à personne en danger ». Au total, dix policiers ont été mis en examen, principalement pour non‑assistance à personne en danger; l'un d'eux fait également l'objet de poursuites pour violences aggravées à l'encontre du compagnon de la victime.
Éléments procéduraux antérieurs
En décembre 2020, un juge d'instruction ayant examiné le dossier a conclu que les individus ayant agressé la victime avaient la qualité de fonctionnaires de police. Le dossier a été rouvert et refermé à plusieurs reprises. Des problèmes techniques et l'accès restreint à certaines images et enregistrements ont ralenti les investigations.
Situation actuelle
La procédure judiciaire est en cours. Les mises en examen concernent des chefs de violences aggravées et de non‑assistance à personne en danger. Les suites dépendront des actes d'instruction à venir et des décisions du juge d'instruction.








