Contexte
Le procès porte sur Seddik Benbahlouli, présenté comme le dernier membre présumé du « gang de Roubaix », un groupe impliqué dans des faits de grand banditisme et des actions liées à l'islamisme radical dans les années 1990. Selon l'enquête, la plupart des dix membres du groupe ont séjourné en Bosnie en 1994-1995 dans les rangs de brigades de volontaires.
Faits reprochés
Seddik Benbahlouli est poursuivi notamment pour tentative de meurtre sur deux policiers, recel de véhicule volé et participation à une association de malfaiteurs. Les tentatives de meurtre se rapportent à une fusillade survenue le 27 janvier 1996 près de Lille, au cours de laquelle des rafales ont été tirées sur deux agents.
Preuves et éléments présentés au procès
Parmi les éléments exposés à l'audience figurent des prélèvements décrits comme « cinq gouttes de liquide rouge » retrouvées à proximité des lieux de la fusillade et contenant de l'ADN, identifié par les expertises comme celui de Seddik Benbahlouli. L'avocat général a qualifié cet élément de déterminant.
Histoire du groupe et déroulement des événements de 1996
Au début de 1996, le groupe a mené une série d'actions comprenant des braquages et des attaques à l'aide d'armes de guerre, qui ont entraîné la mort d'une personne civile, ainsi qu'une attaque d'un fourgon blindé au lance-roquettes. Le groupe avait également préparé une tentative d'attentat à la voiture piégée devant le commissariat central de Lille, quelques jours avant un sommet du G7.
L'escalade de violences s'est interrompue le 29 mars 1996 : une opération du RAID visant une planque à Roubaix a conduit à la mort de quatre membres du groupe. Le chef présumé, Christophe Caze, a été abattu le même jour en Belgique lors de sa fuite.
Parcours judiciaire et procédure
Benbahlouli avait été condamné par contumace en octobre 2001 à vingt ans de réclusion criminelle. Après environ vingt-sept ans de fuite, il a été arrêté aux États-Unis en 2023 et transféré vers la France. À l'ouverture de son procès à Douai, l'accusé est apparu à de rares occasions dans le box et a majoritairement refusé de répondre aux questions, selon les comptes rendus d'audience. L'avocat général a indiqué que, pour certains chefs, des décisions procédurales antérieures avaient conduit à la demande d'abandon de certaines qualifications dans le nouveau procès.
Le procès a débuté le 17 octobre. Lors des réquisitions du 24 octobre, l'avocat général a demandé que la cour prononce à l'encontre de l'accusé la même peine que celle prononcée en 2001, soit vingt ans de réclusion criminelle. Il a en outre estimé que les règles de procédure avaient été respectées lors du transfert depuis les États-Unis.
Autres condamnations et procédures antérieures
Plusieurs autres membres survivants du gang ont été jugés et condamnés en première instance ou en appel entre 2001 et 2007 à des peines comprises entre quinze et vingt-cinq ans de réclusion criminelle.
Suites attendues
Lors de l'audience du 24 octobre, le parquet a requis vingt ans de réclusion. Le délibéré est imminent et le verdict est attendu lundi.








