Résumé
Des affrontements ont opposé, pendant au moins deux soirées consécutives, des manifestants et des partisans du parti au pouvoir en Serbie. Les incidents ont eu lieu dans plusieurs villes et ont donné lieu à des blessés et à des arrestations, selon des autorités et des médias locaux.
Contexte
Les manifestations ont commencé après l'effondrement d'un auvent en béton à la gare de Novi Sad, en novembre 2024, accident qui a causé 16 décès et qui a été imputé à la corruption par des manifestants. Depuis mai, des rassemblements se tiennent régulièrement et les organisateurs réclament notamment des élections anticipées. Sous la pression de la rue, le gouvernement a été remanié, le Premier ministre remplacé et plusieurs anciens ministres ont été arrêtés et inculpés, selon les sources citées par la presse.
Déroulement des incidents
Selon des déclarations officielles et des images diffusées par des médias locaux, de nouveaux rassemblements se sont tenus dans une trentaine de villes. Le ministre de l'Intérieur, Ivica Dacic, a indiqué qu'au moins 42 policiers avaient été blessés, dont 26 à Belgrade, et que 37 manifestants avaient été arrêtés.
À Novi Sad, des manifestants ont dégradé trois locaux du Parti progressiste serbe (SNS). Des personnes, souvent encagoulées selon des images, ont brisé la devanture en verre d'un local et lancé des œufs et de la peinture sur une façade, d'après la chaîne N1. La télévision nationale RTS a rapporté que les manifestants ont ensuite endommagé deux autres locaux avant d'être dispersés par la police.
À Belgrade, des rassemblements se sont formés devant les sièges du gouvernement et de l'état-major de l'armée, puis à proximité des locaux du SNS. Un important cordon de police antiémeute a été déployé pour tenir les manifestants à distance. Des engins pyrotechniques ont été lancés vers des partisans du SNS regroupés devant les locaux du parti, et des unités ont utilisé du gaz lacrymogène pour repousser d'autres groupes qui tentaient de s'approcher du siège principal du SNS, selon N1 et RTS.
Des bilans plus anciens, cités par le ministre, faisaient état, la veille, de plus de 70 citoyens, 27 policiers et sept membres d'une unité d'élite de l'armée (« Kobre ») blessés lors de violences, principalement à Novi Sad, ainsi que d'une cinquantaine d'interpellations.
Déclarations et positions
Le ministre de l'Intérieur Ivica Dacic a déclaré que les rassemblements n'étaient plus des manifestations étudiantes pacifiques, qualifiant certains participants de provocateurs et estimant qu'il s'agissait d'une "attaque contre l'État".
Le président Aleksandar Vucic a accusé les manifestants d'attaquer des militants du SNS et a annoncé des punitions pour les auteurs de violences, affirmant vouloir prévenir un scénario de "guerre civile", formule rapportée par les médias.
Les étudiants et organisateurs du mouvement ont rejeté ces accusations. Ils ont déclaré, sur un compte officiel sur Instagram, que le pouvoir avait tenté de provoquer une guerre civile et ont accusé la police d'avoir protégé des partisans du SNS.
Un avocat ayant rejoint les manifestants a déclaré à la chaîne N1 que l'objectif du pouvoir était d'intimider les citoyens pour mettre fin au mouvement.
Conséquences et suites
Les autorités ont procédé à des interpellations et des mesures policières lors et après les incidents. Les manifestants maintiennent des revendications politiques, incluent la tenue d'élections anticipées, tandis que le président refuse cette option et dénonce, selon ses déclarations publiques, une intervention étrangère visant à renverser le pouvoir en place. Les enquêtes et procédures concernant les violences et les dégradations ont été annoncées par les autorités, selon les communiqués et les reportages cités.
Sources
Informations issues de déclarations officielles et de reportages de médias locaux (N1, RTS) et communiqués des autorités cités dans les articles fournis.