Résultats électoraux
José Antonio Kast a remporté le second tour de l'élection présidentielle chilienne, obtenant environ 58 % des suffrages contre environ 42 % pour Jeannette Jara, selon des résultats officiels portant sur la quasi-totalité des bulletins. L'élection s'est tenue le 14 décembre, et le président élu doit entrer en fonctions en mars.
Déroulement du scrutin
Près de 16 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour départager les deux candidats. Les deux finalistes avaient obtenu chacun environ un quart des voix au premier tour. Les sondages anticipaient une victoire large de José Antonio Kast au second tour.
Campagne et positions politiques
José Antonio Kast est candidat pour le Parti républicain. Sa campagne a mis l'accent sur la sécurité publique et la lutte contre la criminalité, ainsi que sur la régulation et l'expulsion des personnes en situation migratoire irrégulière. Il a annoncé la volonté d'expulser les personnes en situation irrégulière si elles ne partent pas volontairement, chiffrant à environ 340 000 le nombre de personnes concernées.
Pendant la campagne, Kast a minimisé la visibilité de certaines positions sociétales qu'il avait exprimées antérieurement, notamment sur l'avortement et le mariage entre personnes de même sexe. Dans des déclarations publiques, il a affirmé vouloir « instaurer le respect de la loi dans toutes les régions ».
Jeannette Jara, candidate de la coalition de gauche et ancienne ministre du Travail, proposait principalement des mesures économiques et sociales, comme l'augmentation du salaire minimum et la protection des retraites. Après l'annonce des résultats, elle a reconnu sa défaite et a déclaré qu'elle assurerait une opposition « exigeante ».
Réactions et manifestations
L'annonce de la victoire a donné lieu à des rassemblements et à des célébrations dans plusieurs villes chiliennes. Des partisans ont manifesté devant le quartier général du Parti républicain à Las Condes, et des cortèges ont défilé dans la capitale.
Des manifestations ont également eu lieu contre l'élection ; sur la Plaza Italia à Santiago, la police a dispersé des protestataires, selon des comptes rendus de la presse locale. Dans certains rassemblements, des manifestants ont scandé des slogans en faveur d'Augusto Pinochet et brandi des portraits de l'ancien dirigeant. La période de la dictature militaire (1973-1990) est rappelée dans le débat public par le bilan humain et les violations des droits commises pendant ces années.
Sur le plan international, des responsables et acteurs politiques de différents pays ont envoyé des messages de félicitations ou de commentaire à l'issue du scrutin.
Profil du président élu
José Antonio Kast est avocat et ex-député. Il est marié et père de neuf enfants. Issu d'une famille nombreuse, il est présenté comme catholique pratiquant. Des éléments biographiques publiés dans la presse ont évoqué l'origine allemande de son père et des controverses liées à cette histoire familiale ; Kast a déclaré que son père avait été enrôlé dans l'armée allemande.
Contexte et enjeux
Les thèmes de l'insécurité et de l'immigration ont dominé la campagne, reflétant des préoccupations d'une partie de l'électorat concernant la criminalité et les conditions économiques. Des analystes ont noté que les perceptions de l'insécurité peuvent différer des indicateurs objectifs, le Chili restant, selon certains classements, parmi les pays les plus sûrs d'Amérique latine malgré une hausse de certains types de délinquance.
L'élection intervient dans un contexte marqué par des tensions sociales précédentes, notamment les mobilisations de 2019 qui avaient mené à un débat sur l'égalité sociale et des réformes institutionnelles. Les résultats électoraux reflètent des choix politiques autour de la sécurité, de l'immigration et des politiques économiques, qui seront au centre des priorités annoncées par le nouveau gouvernement.








