Contexte
Airbus a demandé l'arrêt immédiat des vols des avions de la famille A320 équipés d'un logiciel de commandes de vol identifié comme vulnérable aux radiations solaires. Environ 6 000 appareils (A318, A319, A320, A321) ont été identifiés comme potentiellement concernés.
Incident déclencheur
Le 30 octobre 2025, un Airbus A320 exploité par JetBlue a subi une perte d'altitude non commandée en phase de croisière sur un vol entre Cancún et Newark. L'appareil a effectué un atterrissage d'urgence à Tampa (Floride). Des blessés parmi les passagers ont été signalés par les services d'urgence présents sur place.
Analyse technique
L'enquête a mis en évidence que des particules solaires intenses peuvent provoquer des corruptions de mémoire (bit flips) dans un calculateur de commandes de vol, entraînant des erreurs dans les ordres envoyés aux gouvernes. Le défaut a été identifié sur une combinaison précise de matériel et de logiciel du calculateur ELAC (Elevator and Aileron Computer).
Le calculateur ELAC est fabriqué par Thales. Thales a précisé que la fonctionnalité affectée était portée par un logiciel dont la responsabilité opérationnelle n'incombe pas à l'entreprise. Airbus n'a pas rendu publique l'identité de l'entité chargée du développement et de la maintenance de ce logiciel.
Mesures imposées
Airbus a émis une directive demandant l'arrêt des vols des appareils identifiés tant que la correction n'était pas appliquée. Deux interventions ont été définies :
- pour la majorité des appareils concernés, un retour à une version logicielle antérieure ou une modification logicielle est possible et l'opération peut être réalisée en quelques heures ;
- pour certains appareils, la correction nécessite le remplacement physique du calculateur ELAC, opération qui peut prendre plusieurs semaines en fonction de la disponibilité des pièces et des capacités logistiques.
Impact opérationnel
L'arrêt et la maintenance imposés ont entraîné des perturbations chez plusieurs compagnies aériennes, incluant annulations, retards et réorganisations des plans de vol. Des compagnies ont procédé aux mises à jour dès la réception de la notification et ont fait état d'interventions rapides sur une partie importante de leurs appareils. Certaines liaisons régionales, notamment desservant les Caraïbes, ont été plus fortement affectées en raison de contraintes logistiques.
Le régulateur européen de l'aviation (AESA) a été informé par Airbus. Airbus a indiqué travailler avec les opérateurs pour limiter les perturbations tout en maintenant la sécurité comme priorité.
Responsabilités et communication
Airbus a reconnu que les recommandations entraîneraient des perturbations pour les passagers et les opérateurs et a présenté des excuses. Thales a indiqué que le calculateur ELAC fourni n'intégrait pas la responsabilité du logiciel mis en cause. Des autorités nationales et des compagnies ont communiqué des précisions opérationnelles aux passagers et aux clients.
Calendrier attendu et conséquences
Pour les avions éligibles à une correction logicielle, la remise en service peut intervenir en quelques heures. Pour les avions nécessitant un remplacement matériel, l'immobilisation peut durer plusieurs semaines.








