Avertissement et contexte
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déclaré dans une interview publiée le 25 octobre 2025 dans La Croix que la situation des finances publiques expose la France à un « étouffement progressif ». Il a précisé que le pays n'était « pas menacé de faillite » mais que la montée de la charge des intérêts de la dette réduisait les marges de manœuvre budgétaires.
Cette prise de position intervient au lendemain de la décision de l’agence de notation Moody’s de maintenir la note souveraine de la France (Aa3) tout en révisant sa perspective de stable à négative, en raison d’une instabilité politique et d’un endettement public persistant.
Points soulignés par le gouverneur
- Les agences de notation s’inquiètent, selon le gouverneur, de l’instabilité politique et du « sérieux problème budgétaire » français.
- Le principal risque identifié est une augmentation continue du poids des intérêts de la dette, qui restreint la capacité de financement de l’État.
- Le gouverneur a mis en garde contre un effet de contagion pouvant entraîner des coûts d’emprunt plus élevés pour les ménages (notamment le crédit immobilier) et pour les entreprises.
- Il a indiqué s’attendre à une croissance d’au moins 0,7 % pour l’année en cours.
Position sur la fiscalité et l’optimisation
Interrogé sur la contribution sur les hauts patrimoines (taxe dite « Zucman »), le gouverneur a plaidé pour que « ceux qui ont le plus » s’acquittent de « leur juste part d’impôt ». Il a estimé nécessaire de limiter les mécanismes permettant de réduire l’imposition des plus aisés, citant les holdings patrimoniales et certaines niches fiscales.
Il a toutefois averti contre des mesures fiscales susceptibles de pénaliser l’activité des entrepreneurs et l’innovation, désignant ces dispositifs comme des « impôts magiques » à éviter.
Appel à des compromis politiques
Le gouverneur a appelé les partis politiques à rechercher des compromis afin d’améliorer la crédibilité financière du pays. Il a déjà exprimé, quelques semaines auparavant, son soutien à des mesures visant à réduire l’optimisation fiscale des hauts patrimoines pour que le redressement budgétaire soit perçu comme équitable.
Conséquences et enjeux
Selon les éléments exposés par le gouverneur, la combinaison d’un endettement élevé et de taux d’intérêt plus élevés réduit les marges de manœuvre budgétaires et augmente le risque de choix budgétaires contraints. Les enjeux mentionnés incluent la restauration de la crédibilité financière de l’État, la maîtrise de la charge d’intérêt et la préservation de conditions de financement acceptables pour les ménages et les entreprises.
Chronologie récente des interventions
- Mi-septembre : le gouverneur a exprimé son soutien à des mesures contre l’optimisation fiscale des hauts patrimoines.
- 25 octobre 2025 : interview publiée dans La Croix, réactions au maintien de la note Aa3 par Moody’s assortie d’une perspective négative.








