Le 9 septembre 2025, lors d'une visite en Finlande, le président polonais Karol Nawrocki a déclaré que le président russe Vladimir Poutine « est prêt à envahir également d’autres pays ». La Pologne a annoncé la même journée la fermeture de sa frontière avec le Bélarus en lien avec des manœuvres militaires russo-bélarusses.
Contexte
La déclaration de Karol Nawrocki s'inscrit dans le cadre de la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie en février 2022 et des tensions persistantes entre Moscou et plusieurs pays européens. La Pologne et la Finlande sont membres de l'OTAN. La Finlande partage une longue frontière avec la Russie. La Pologne est voisine du Bélarus, de l'Ukraine et de l'enclave russe de Kaliningrad.
Déclarations du président polonais
Lors d'une conférence de presse conjointe avec le président finlandais Alexander Stubb, Karol Nawrocki a déclaré : « Nous ne faisons pas confiance aux bonnes intentions de Vladimir Poutine » et « Vladimir Poutine est prêt à envahir également d’autres pays ». Il a indiqué que cette perception explique le renforcement des forces armées et des partenariats de la Pologne avec ses alliés. Le président a aussi estimé que l'architecture de sécurité régionale avait changé et a affirmé que, selon lui, le président américain Donald Trump était « le seul dirigeant du monde libre » susceptible de contraindre Vladimir Poutine à négocier.
Le même jour, des déclarations publiques attribuées à Donald Trump ont mentionné la prise de « mesures fortes » contre la Russie et un appel aux partenaires européens pour les accompagner. Des comptes rendus font état de propositions d'augmentation des forces américaines en Pologne.
Mesures annoncées par la Pologne
Le Premier ministre polonais Donald Tusk a annoncé la fermeture des frontières terrestres et des passages ferroviaires avec le Bélarus « à compter de la nuit de jeudi à vendredi, à minuit », en lien avec les manœuvres russo-bélarusses appelées Zapad. Le gouvernement polonais a présenté ces exercices comme visant, selon ses autorités, à simuler l'occupation du corridor de Suwałki, zone identifiée par certains responsables comme vulnérable en cas d'attaque affectant l'espace allié.
Le Bélarus avait indiqué que, pendant ces manœuvres Zapad, il s'entraînerait notamment au déploiement de missiles balistiques à portée intermédiaire.
Contexte régional et réactions
Les annonces polonaises ont été formulées dans un contexte d'alertes et de mesures prises par d'autres pays voisins. Des autorités lituaniennes ont, fin août, fermé des portions d'espace aérien près de la frontière avec le Bélarus après des violations par des drones en juillet et en prévision des exercices russo-bielorusses. Par ailleurs, des services de renseignement danois ont publié des évaluations évoquant la possibilité d'un conflit de grande ampleur en Europe dans les années à venir.
Les responsables polonais ont mis en avant la nécessité d'une paix durable dans la région tout en soulignant la nécessité de renforcer la préparation militaire et les relations avec les alliés. Les déclarations publiques exposent des divergences d'appréciation entre acteurs internationaux sur les moyens de répondre à la menace perçue et sur les modalités de négociation avec la Russie.
Éléments non détaillés
Les déclarations rapportées n'ont pas fourni d'exemples précis de pays susceptibles d'être visés au-delà de l'Ukraine. Les autorités polonaises ont indiqué des mesures de sécurité mais n'ont pas détaillé de calendriers additionnels ni de modalités opérationnelles au-delà de la fermeture annoncée des passages avec le Bélarus.