Le gouvernement espagnol a annulé un contrat d'achat de systèmes de lance‑roquettes de conception israélienne, mesure formalisée sur la plateforme officielle des contrats publics. L'annulation intervient dans le contexte d'un embargo sur les ventes d'armement à Israël confirmé par l'exécutif espagnol.
Détails des contrats annulés
Le contrat principal visé s'élevait à près de 700 millions d'euros et prévoyait l'acquisition de douze systèmes de lance‑roquettes de haute mobilité (désignés comme SILAM), développés à partir du système Puls du groupe israélien Elbit Systems, selon le Military Balance de l'Institut international d'études stratégiques (IISS). Ce contrat, attribué à un consortium d'entreprises espagnoles, a été déclaré annulé dans un document daté du 9 septembre sur la plateforme officielle de passation des marchés publics, selon un reportage de l'AFP.
Le même jour, l'annulation d'un autre contrat a été formalisée sur cette plateforme. Ce second contrat, d'un montant de 287,5 millions d'euros, portait notamment sur l'acquisition de 168 lanceurs de missiles antichars qui devaient être fabriqués en Espagne sous licence d'une entreprise israélienne; son annulation avait déjà été annoncée dans la presse en juin.
Des décisions antérieures ont également affecté des commandes à des entreprises israéliennes. En avril, le ministère de l'Intérieur espagnol a résilié un contrat d'achat de munitions impliquant une entreprise israélienne. En avril encore, l'institut de recherche Centre Delàs a estimé, sur la base de données publiques, que Madrid avait attribué 46 contrats à des entreprises israéliennes pour un total d'environ 1,044 milliard de dollars depuis le début du conflit à Gaza.
Contexte politique et mesures annoncées
Le 8 septembre, le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a présenté de nouvelles mesures visant, selon ses déclarations rapportées, à « mettre un terme au génocide à Gaza ». Parmi ces mesures figurait l'intention de « consolider juridiquement » l'embargo sur les contrats d'armement avec Israël, qui, selon l'exécutif, était jusque‑là appliqué de facto.
Des médias espagnols ont rapporté que l'exécutif mène un examen plus large visant à réduire la dépendance des forces armées espagnoles aux armements et technologies israéliennes.
Relations bilatérales et diplomatie
Les relations entre l'Espagne et Israël se sont tendues depuis plusieurs mois. Le gouvernement espagnol a reconnu l'État de Palestine en 2024; depuis cette décision, Israël n'a pas d'ambassadeur en poste en Espagne. Madrid a en outre rappelé son ambassadrice en Israël récemment, au moment des échanges diplomatiques consécutifs aux annonces de l'exécutif espagnol.
Réactions officielles et informations disponibles
Les annulations figurent sur la plateforme publique de marchés et ont été mentionnées par des médias nationaux et internationaux. Le ministère espagnol de la Défense n'avait pas fourni de commentaire public immédiat sur ces annulations au moment des reportages. Des titres de presse, dont La Vanguardia et Haaretz, ont publié des reportages sur ces décisions.
Éléments de contexte supplémentaires
Les informations présentées se fondent sur des documents officiels consultés par des journalistes et sur des estimations publiques d'instituts de recherche. Elles décrivent des mesures administratives et politiques prises par l'exécutif espagnol et des conséquences sur des contrats spécifiques; elles ne préjugent pas d'actions judiciaires ou contractuelles ultérieures qui pourraient résulter des annulations.