Contexte de l'affaire
Evaëlle, une collégienne âgée de 11 ans, s'est suicidée en juin 2019 à Herblay, dans le Val-d'Oise, après avoir été victime de harcèlement. L'affaire a pris de l'ampleur en raison des accusations portées contre une enseignante de français, accusée de harceler moralement Evaëlle ainsi que deux autres élèves.
Procès initial
En mars 2023, l'enseignante a été jugée pour harcèlement moral sur mineurs devant le tribunal correctionnel de Pontoise. Le tribunal devait statuer sur des accusations faisant notamment état de comportements jugés inappropriés et perçus comme du harcèlement. Lors du procès, la procureure avait requis une peine de dix-huit mois de prison avec sursis et une interdiction définitive d'enseigner. Selon l'accusation, le comportement de l'enseignante aurait été le catalyseur du harcèlement des élèves.
Verdict et Réactions
Le 10 avril 2023, le tribunal a relaxé l'enseignante, jugeant que les éléments présentés contre elle étaient "discordants, indirects, peu circonstanciés" ou relevaient de "comportements adaptés et légitimes" de l'autorité d'un enseignant en classe. Le tribunal a estimé qu'il n'y avait pas de preuves suffisantes permettant de caractériser l'élément intentionnel de l'infraction, c'est-à-dire que l'enseignante aurait cherché volontairement à dégrader les conditions de vie d'Evaëlle.
Cette décision a suscité une vive incompréhension et la révolte des parents d'Evaëlle. Leur avocate, Me Delphine Meillet, a exprimé leur satisfaction concernant l'appel du parquet, espérant que ce nouveau procès permettra de faire entendre leurs accusations sur le harcèlement subi par Evaëlle.
Appel du parquet
Quatre jours après cette relaxe, le parquet de Pontoise a fait appel de la décision. Cet appel ouvre la voie à un deuxième procès pénal, donnant aux parents et à l'accusation une nouvelle occasion de présenter leur cas.
Conséquences et enjeux
La relaxe a également conduit à des menaces de mort contre l'enseignante, une photocopie d'un article de presse détaillant le cas ayant été retrouvée dans sa boîte aux lettres, accompagnée d'un message menaçant.
Ce nouveau procès est crucial pour clarifier les responsabilités et fournir une réponse judiciaire appropriée à la tragédie vécue par Evaëlle et ses proches. Le cas met en lumière les défis que posent le harcèlement scolaire et l'implication des éducateurs dans ce contexte sensible.