Situation humanitaire à Gaza
Les agences des Nations Unies ont publié des appels à acheminer d'urgence une aide alimentaire massive à la population de la bande de Gaza, confrontée à un risque déclaré de famine généralisée. Ces appels interviennent alors que le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas rapporte plus de 60 000 morts depuis le début du conflit avec Israël.
Contexte du conflit et accès à l'aide
Depuis le 7 octobre 2023, date d'une offensive du Hamas contre Israël qui a entraîné la mort de 1 219 personnes côté israélien selon des données officielles, la bande de Gaza subit des opérations militaires israéliennes ayant, selon le ministère de la Santé du Hamas, entraîné la mort d'au moins 60 034 personnes, en majorité des civils. Le Conseil de sécurité alimentaire (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire - IPC), associé à l'ONU, déclare que les seuils de famine ont été atteints dans l'ensemble de la bande, notamment dans la ville de Gaza, avec une très forte hausse de la malnutrition aiguë.
Début mars, un blocage total de l'aide humanitaire imposé par Israël a débuté, suivi fin mai par une réouverture très limitée des points de passage. Face à la pression internationale, Israël a récemment annoncé une pause partielle des hostilités dans certains secteurs pour permettre l'entrée de l'aide.
Opérations d'aide et contraintes logistiques
Les livraisons d'aide humanitaire se sont intensifiées depuis la mi-juillet, avec notamment des parachutages de vivres par la Jordanie, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni, et une annonce de la France prévoyant des largages supplémentaires. Selon les autorités israéliennes, plus de 200 camions d'aide ont été distribués avec l'assistance des agences humanitaires de l'ONU, et environ 260 autres camions ont été autorisés à entrer, en plus de camions-citernes transportant du carburant. Néanmoins, l'ONU estime, pour couvrir les besoins fondamentaux de plus de deux millions d'habitants, qu'entre 500 et 600 camions par jour seraient nécessaires. Les organisations internationales considèrent l'aide actuellement apportée comme insuffisante pour enrayer la progression de la crise alimentaire.
Des incidents liés à la distribution de l’aide ont été signalés, notamment lorsque des cargaisons larguées en mer ont conduit des habitants à risquer leur vie pour récupérer de la nourriture. Certaines sources indiquent qu’au moins 1 000 personnes auraient été tuées en tentant de se procurer de la nourriture depuis le 27 mai.
Malnutrition et conséquences sanitaires
Entre avril et mi-juillet, plus de 20 000 enfants ont été traités à Gaza pour malnutrition aiguë, dont plus de 3 000 cas qualifiés de sévères. Les hôpitaux ont signalé une augmentation des décès liés à la faim chez les enfants de moins de cinq ans, avec au moins 16 décès recensés depuis le 17 juillet.
Réactions et positions internationales
Les agences du Programme alimentaire mondial (PAM), de la FAO et de l’UNICEF ont souligné l’urgence de livrer et de maintenir un afflux important d’aide alimentaire sans entrave. Le secrétaire général de l’ONU appelle à transformer le « filet d’aide » actuel en « océan ». Des comparaisons ont été faites avec les grandes famines du XXe siècle (Éthiopie, Biafra). Plusieurs pays européens ont annoncé des démarches diplomatiques, et le Royaume-Uni a rejoint la France en annonçant une reconnaissance prochaine de l’État de Palestine sous réserve de certaines conditions.
Positions des parties au conflit
Le gouvernement israélien affirme faciliter l’entrée de l’aide tout en accusant le Hamas de détournement et de vol de l’aide humanitaire. Le ministre israélien des Affaires étrangères a rejeté les demandes internationales de cessez-le-feu, invoquant la nécessité de poursuivre la guerre tant que le Hamas reste au pouvoir et que des otages sont détenus à Gaza.
Synthèse
Les agences et organisations internationales alertent sur l’urgence d’augmenter l’aide humanitaire à Gaza pour éviter que la crise alimentaire actuelle ne se transforme en famine à grande échelle. Malgré une augmentation récente des livraisons d’aide, la quantité demeure insuffisante face aux besoins de la population, et les obstacles à l’acheminement de l’aide persistent. L’ONU et ses partenaires appellent à une action coordonnée et immédiate pour prévenir une aggravation de la crise nutritionnelle et humanitaire dans la région.