Contexte et historique
La centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, située dans le département de Niigata sur la côte de la mer du Japon, est le plus vaste complexe nucléaire du pays. Le secteur nucléaire japonais a subi des arrêts généralisés après le triple désastre de 2011 (séisme, tsunami et accident nucléaire) qui a entraîné des pertes humaines et des perturbations majeures du parc électronucléaire national. Avant cet événement, l'énergie nucléaire représentait environ un tiers de la production d'électricité du Japon.
Après 2011, tous les réacteurs japonais ont été temporairement arrêtés puis soumis à de nouvelles normes de sécurité. Une partie des installations a ensuite été remise en service : quatorze réacteurs, principalement situés dans l'ouest et le sud du pays, ont repris leurs activités conformément aux exigences réglementaires renforcées.
Décision locale et procédure administrative
Le gouverneur du département de Niigata, Hideyo Hanazumi, a annoncé lors d'une conférence de presse son approbation locale du redémarrage de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa. Cette approbation constitue une étape formelle dans la procédure de remise en service, mais la relance effective dépend de l'aval final du régulateur nucléaire national.
L'opérateur de la centrale est la compagnie Tokyo Electric Power Company (Tepco), également exploitante de la centrale de Fukushima Daiichi. Si la remise en service est autorisée au niveau national, il s'agirait du premier redémarrage d'une centrale gérée par Tepco depuis l'accident de 2011.
Mesures de sûreté et aménagements du site
Le complexe de Kashiwazaki-Kariwa a fait l'objet d'aménagements destinés à renforcer la protection contre les risques naturels et les défaillances techniques. Les mesures mentionnées incluent la construction d'une digue d'environ 15 mètres de haut destinée à limiter les effets d'un tsunami et l'installation de systèmes de secours électriques positionnés en hauteur. D'autres dispositifs de sécurité ont été ajoutés pour répondre aux nouvelles normes réglementaires.
Politique énergétique et objectifs nationaux
Le Japon, pays à faible disponibilité de ressources énergétiques fossiles, a revu sa stratégie énergétique après les arrêts post-2011. Le gouvernement a fixé des objectifs visant la neutralité carbone à l'horizon 2050 et entend réduire la part des centrales thermiques à charbon et hydrocarbures à 30–40 % du mix électrique d'ici 2040. Dans ce cadre, le nucléaire est prévu pour représenter environ 20 % de la production électrique à l'horizon 2040, contre 5,6 % en 2022, tandis que les énergies renouvelables doivent devenir la principale source d'électricité avant 2040.
En parallèle, le Parlement a adopté une disposition législative autorisant l'allongement de la durée de vie des réacteurs au-delà de 60 ans afin de gérer les interruptions liées à des "circonstances imprévisibles".
Données récentes sur la production et émissions
En 2023, près de 70 % des besoins en électricité du Japon étaient couverts par des centrales thermiques fonctionnant au charbon et aux hydrocarbures. Le pays figure parmi les premiers émetteurs mondiaux de dioxyde de carbone.
Étapes suivantes
La décision d'approbation locale marque une étape administrative importante, mais la remise en service effective de la centrale dépend de l'aval du régulateur nucléaire national et du respect continu des conditions de sûreté. Des initiatives industrielles distinctes incluent des démarches vers la construction de nouveaux réacteurs : une compagnie électrique a annoncé avoir franchi une étape vers la construction d'un premier réacteur nouveau depuis 2011.








