Résumé
Le 20 septembre 2025, une manifestation contre le projet Cigéo s'est tenue à Bure (Meuse). Les autorités ont estimé la participation à environ 700 personnes, tandis que les organisateurs ont avancé un chiffre proche de 2 000. La manifestation a été encadrée par un dispositif de gendarmerie et a donné lieu à des incidents impliquant un groupe identifié comme black bloc.
Contexte
Le projet Cigéo, porté par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), vise l'enfouissement profond des déchets nucléaires de haute activité à Bure. Initié dans les années 1990, le projet est contesté depuis plusieurs décennies. L'exploitation envisagée concerne des déchets devant être stockés en profondeur sur des durées très longues. Des étapes techniques et administratives restent à franchir avant toute autorisation formelle des travaux.
Déroulement de la manifestation
Les organisateurs avaient déclaré un parcours d'environ sept kilomètres. La préfecture a fixé des zones d'exclusion, notamment autour du laboratoire de l'Andra. Des participants sont venus de différentes régions et pays, des autocars ayant été affrétés depuis l'Alsace, Paris, Lyon et Nantes, ainsi que depuis la Suisse, l'Allemagne et l'Italie.
Le cortège a rassemblé des représentants d'organisations antinucléaires, des formations politiques, des syndicats agricoles et des élus locaux.
Incidents et réactions
La préfecture a distingué le cortège autorisé et un groupe d'environ 200 militants habillés en noir, décrit comme un black bloc, qui a emprunté un itinéraire distinct. Des projectiles ont été lancés en direction des forces de l'ordre, lesquelles ont répliqué par l'usage de gaz lacrymogènes selon la gendarmerie et des agences de presse.
Des contrôles ont conduit à la découverte de matériels et d'armes, notamment des sprays incapacitant et des armes blanches, selon la gendarmerie. Le préfet de la Meuse avait exprimé la crainte de débordements de la part de « manifestants radicalisés » et estimé que les organisateurs locaux n'avaient pas la maîtrise de certains participants. Un responsable cité par la gendarmerie a rappelé que « aucune cause ne peut excuser l'utilisation d'armes dans une manifestation ».
Situation administrative et calendrier du projet
Selon les informations publiques, des expertises techniques ont été conduites récemment. D'autres étapes administratives sont prévues avant l'adoption d'un décret autorisant la création formelle du centre. Des annonces antérieures ont évoqué un calendrier prévisionnel visant un démarrage des travaux fin 2027 ou début 2028, et une mise en exploitation envisagée à partir de 2050 pour l'enfouissement des déchets à long terme.
Fonciers et actions locales
Sur le plan foncier, des acquisitions restent à réaliser pour atteindre la surface nécessaire aux installations de surface et souterraines ; des procédures d'expropriation ont été évoquées. L'Andra doit acquérir des parcelles supplémentaires ainsi que des droits sur des tréfonds destinés aux aménagements souterrains.
Sur le terrain de la contestation locale, des militants occupent des lieux identifiés comme points de rassemblement et ont été susceptibles d'être expulsés selon des annonces locales. Ces éléments alimentent les tensions autour du projet.
Sources et éléments rapportés
Les chiffres de participation et le déroulement de l'action sont fournis par des communiqués de la préfecture, des organisateurs et des agences de presse. Les déclarations citées proviennent de représentants préfectoraux, d'élus, d'organisations environnementales et de la gendarmerie.