Contexte et prise d'El-Facher
Les Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé l'arrestation de plusieurs de leurs combattants, accusés d'exactions lors de la prise d'El-Facher, ville du Darfour qui échappait jusqu'alors à leur contrôle après un siège d'environ 18 mois. Le chef des FSR, Mohamed Daglo, a annoncé l'ouverture d'enquêtes sur le comportement de certains paramilitaires.
Annonces officielles et détentions
Dans un communiqué, les FSR ont indiqué que « en conformité avec les ordres de la hiérarchie et dans le respect de la loi, des règles d'engagement et de la discipline en temps de guerre », plusieurs individus avaient été arrêtés et seraient traduits en justice. Les FSR ont diffusé une vidéo montrant l'un des détenus présenté comme un combattant surnommé Abou Loulou, dans ce qu'elles décrivent comme une prison au Darfour.
Vidéos, accusations et témoignages
Plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des personnes en tenue attribuée aux FSR participant à des exécutions sommaires à El-Facher. Des enregistrements publiés par un compte TikTok, identifiés par des médias, montrent un individu se vantant de meurtres et ouvrant le feu sur des personnes non armées ; cet individu a été identifié par certains médias comme le combattant arrêté. Les FSR ont affirmé que certains enregistrements avaient été fabriqués par des sites liés à l'armée. Une habitante originaire d'El-Facher a déclaré avoir reconnu la dépouille d'un proche dans une de ces vidéos et a décrit les images et propos entendus.
Évaluations des organisations et allégations d'exactions
Des responsables onusiens ont fait état d'« informations crédibles d'exécutions de masse » et ont signalé des cas de viols, de mutilations et de meurtres. Le Humanitarian Research Lab (HRL) de l'université de Yale, qui analyse des vidéos et des images satellite, a conclu à un « processus systématique et intentionnel de nettoyage ethnique, des déplacements forcés et des exécutions massives » dans la région, selon ses déclarations publiques.
Déplacements de population
Selon des estimations d'organisations humanitaires et de l'ONU, plus de 36 000 civils ont fui El-Facher depuis le 26 octobre et environ 177 000 personnes demeuraient piégées dans la ville. Dans la région du Kordofan, les violences récentes ont provoqué le déplacement d'au moins 35 000 personnes et seraient liées à une cinquantaine de morts signalées ces derniers jours.
Situation militaire et propagation des combats
Après plus de deux ans de confrontations entre les forces armées et les paramilitaires, l'armée a conservé le contrôle de l'est et du nord du pays, tandis que les FSR ont étendu leur contrôle sur le Darfour, notamment après la prise d'El-Facher. Des affrontements importants se poursuivent dans la région du Kordofan, sur la route entre le Darfour et Khartoum ; des informations signalent des combats dans des localités récemment occupées par les FSR.
Dimension régionale et négociations
Des rapports et observateurs évoquent des soutiens étrangers aux deux parties du conflit : certaines sources citées publiquement font état de livraisons d'armes et de drones aux FSR, et d'appuis à l'armée de la part de plusieurs États. Les pourparlers visant une trêve, menés par un groupe de pays comprenant les États-Unis, l'Égypte, les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, sont signalés comme étant dans l'impasse.
Procédures et perspectives
Les FSR ont indiqué que les personnes arrêtées seraient jugées. Les allégations d'exactions et les analyses publiées par des groupes d'experts et des organisations humanitaires soulèvent de sérieuses préoccupations sur la protection des civils et le respect du droit international humanitaire dans les zones affectées.








