Événement
Le British Museum a organisé une soirée de collecte de fonds le samedi 18 octobre 2025 dans plusieurs salles du musée, dont la galerie Duveen où sont exposées les frises du Parthénon. Environ 800 personnes ont assisté à la soirée. Des personnalités publiques, parmi lesquelles Mick Jagger, Naomi Campbell et Kristin Scott Thomas, figuraient parmi les invités. Le tarif d'entrée annoncé pour certains billets était de 2 000 livres sterling (environ 2 300 euros).
Réactions grecques
La ministre grecque de la Culture, Lina Mendoni, a exprimé le 20 octobre 2025 son opposition à l'organisation de cet événement dans une salle abritant des éléments des frises du Parthénon. Dans un communiqué, elle a estimé que « la sécurité, l'intégrité et la dignité des monuments devraient constituer la principale préoccupation du British Museum » et a qualifié la tenue du dîner d'« indifférence provocatrice ». Elle a également indiqué avoir « condamné à maintes reprises les dîners, réceptions et défilés de mode organisés dans les espaces des musées où sont exposés des monuments et des œuvres d'art » et jugé que de telles initiatives pouvaient « mettre aussi en danger les objets eux-mêmes ».
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis s'est déclaré favorable au retour des marbres du Parthénon à Athènes et a exprimé sa conviction qu'ils pourraient être restitués, position qu'il a renouvelée dans le cadre des discussions avec le British Museum.
Conflit sur les frises et cadre juridique
Les frises du Parthénon exposées au British Museum font l'objet d'un litige historique entre la Grèce et l'institution londonienne. Les autorités grecques soutiennent que ces sculptures ont été retirées du monument au début du XIXe siècle sous l'action de Lord Elgin et qualifient cette opération de « pillage ». Le Royaume-Uni et le British Museum affirment que Lord Elgin a acquis les sculptures selon les lois et accords en vigueur à l'époque et que celles-ci ont ensuite été vendues au British Museum.
Une loi britannique de 1963 limite la possibilité pour certaines institutions publiques, dont le British Museum, d'effectuer des restitutions d'œuvres. En décembre 2024, selon des échanges antérieurs, les deux parties avaient évoqué la possibilité d'un « partenariat sur le long terme », mais, selon les informations disponibles, les discussions n'ont pas abouti à une décision de transfert des pièces.
Points en suspension
Après la soirée de collecte de fonds, les autorités grecques ont réaffirmé leurs demandes de restitution et leurs réserves quant à l'utilisation des frises dans des événements publics. Le British Museum n'a pas publié, dans les éléments repris ici, de réponse détaillée aux critiques évoquées par les autorités grecques.