Résumé
Le 19 septembre 2025, au moins 75 personnes ont été tuées dans une attaque par drone visant une mosquée du camp de déplacés d’Abou Chouk, situé près d’El-Fasher (Darfour, Soudan), selon la Cellule d’urgence du camp et des secouristes locaux. L’attaque est attribuée aux Forces de soutien rapide (FSR) par ces sources; les FSR n’avaient pas commenté dans l’immédiat.
Détails de l’attaque
Selon la Cellule d’urgence du camp d’Abou Chouk, un « drone explosif » a pris pour cible une mosquée où des déplacés étaient rassemblés. Des secouristes locaux ont déclaré que « les corps ont été retirés des décombres ». Des témoins ont rapporté que des habitants ont fouillé les décombres pour retrouver et enterrer les victimes.
Contexte militaire
El-Fasher (orthographié également El-Facher dans certaines sources) est le chef-lieu du Darfour-Nord et la dernière grande ville de la région encore contrôlée par l’armée régulière, selon des rapports cités par les médias et des organisations humanitaires. Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) mènent une offensive visant à chasser l’armée de cette zone, selon ces mêmes sources.
Des analyses d’images satellitaires réalisées par le Humanitarian Research Lab (Université Yale) indiquent que les FSR se sont rapprochés de sites considérés comme stratégiques, notamment le camp d’Abou Chouk et l’ancienne base de la mission conjointe ONU-Union africaine (Minuad), devenue le quartier général de la Force conjointe, une coalition d’anciens groupes rebelles alliée à l’armée soudanaise. Des témoins et des analyses font état de destructions de bâtiments à proximité du camp.
Impact humanitaire
Le camp d’Abou Chouk est décrit par les acteurs humanitaires locaux comme surpeuplé et en proie à la faim. L’ONU estime qu’El-Fasher abrite environ 260 000 civils, dont la moitié sont des enfants, et signale que l’aide humanitaire y est presque inexistante. Les organisations humanitaires et les autorités onusiennes expriment des inquiétudes concernant la protection des civils et le risque d’exactions en cas de prise de la ville par les paramilitaires, en particulier envers certaines communautés non arabes, comme les Zaghawa.
La guerre entre l’armée soudanaise et les FSR, déclenchée en avril 2023, a provoqué des pertes humaines massives et des déplacements importants de population, selon des estimations de l’ONU et d’organisations internationales.
Réactions et éléments de vérification
- La Cellule d’urgence du camp et des secouristes locaux sont les principales sources des informations sur le bilan et le mode d’attaque.
- Les FSR n’avaient pas publié de commentaire officiel au moment des premiers rapports.
- Le Humanitarian Research Lab (Université Yale) a publié des analyses d’images satellitaires montrant des mouvements de forces et des destructions autour d’Abou Chouk et de l’ancienne base de la Minuad.
- Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a exprimé son inquiétude face à l’intensification du conflit et à l’augmentation du nombre de civils tués.
Bilan et perspectives
Le bilan immédiat communiqué par les secouristes locaux fait état d’au moins 75 morts. Les autorités humanitaires demandent un accès humanitaire accru et des enquêtes indépendantes pour vérifier les circonstances de l’attaque et évaluer l’impact sur les populations déplacées. L’évolution de la situation dépendra des mouvements militaires autour d’El-Fasher et des capacités des acteurs humanitaires à intervenir sur place.
Sources principales citées dans ce texte : Cellule d’urgence du camp d’Abou Chouk, secouristes locaux, Humanitarian Research Lab (Université Yale), Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, estimations de l’ONU sur la population civile d’El-Fasher.