Contexte
Le Soudan est engagé dans un conflit opposant l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR), commandées par le général Mohamed Daglo (Hemedti). Les combats affectent notamment la région du Darfour, dans l'ouest du pays.
Prise d'El-Facher
Après environ dix-huit mois de siège, les FSR ont pris le contrôle d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour échappant à leur autorité. Plusieurs comptes rendus indiquent que la prise de la ville a eu lieu le 26 octobre 2025.
Analyses visuelles et images satellites
Le laboratoire de recherche humanitaire de l'université de Yale, qui analyse des vidéos et des images satellites, a déclaré que les images récentes ne montraient « aucun mouvement à grande échelle » dans la ville. Ce laboratoire a identifié au moins 31 groupes d'objets interprétés comme des corps humains dans différents quartiers, sur des sites universitaires et militaires, entre un lundi et un vendredi. Ses conclusions suggèrent la poursuite d'exactions sur place.
Plusieurs séquences diffusées sur les réseaux sociaux montrent des hommes en uniforme des FSR procédant à des exécutions sommaires, selon ces images. Les FSR ont déclaré que certaines de ces séquences étaient fabriquées et ont indiqué avoir arrêté plusieurs combattants soupçonnés d'exactions.
Témoignages et situation humanitaire
L'ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a rapporté que des survivants ont fait état de séparations de personnes selon le sexe, l'âge ou l'identité ethnique présumée, et de détentions contre rançon. Un témoignage cité par MSF décrit des prisonniers écrasés par des véhicules de combattants. MSF a indiqué craindre qu'un grand nombre de personnes se trouvent en « grave danger de mort » et que des civils soient empêchés d'atteindre des zones considérées comme plus sûres, notamment Tawila.
Des équipes de secours ont constaté un afflux initial de déplacés et de blessés à Tawila, située à environ 60–70 km à l'ouest d'El-Facher, puis une forte diminution des arrivées. Les autorités humanitaires et MSF ont exprimé l'inquiétude concernant des milliers de personnes portées disparues ou retenues. Selon des estimations de l'ONU citées dans les comptes rendus, plus de 65 000 civils ont fui El-Facher et des dizaines de milliers restent piégés dans la ville. Avant l'assaut final, la population d'El-Facher était estimée à environ 260 000 habitants.
Réactions et demandes d'enquête
L'Organisation des Nations unies a réclamé des enquêtes rapides et transparentes suite à des témoignages d'atrocités. Plusieurs ministres des Affaires étrangères ont commenté la situation en employant des termes forts et ont appelé à rendre compte des actions commises sur le terrain.
Les FSR ont déclaré avoir arrêté certains combattants soupçonnés d'exactions. L'ONU et d'autres acteurs internationaux ont demandé que des investigations indépendantes soient menées pour établir les faits.
Allégations d'appui extérieur
Des rapports d'organismes internationaux mentionnent des livraisons d'armes et de drones aux FSR par les Émirats arabes unis, ainsi qu'un appui dont bénéficierait l'armée soudanaise de la part de plusieurs États. Les pays cités dans ces rapports ont, pour la plupart, nié toute implication directe. Le ministère émirati des Affaires étrangères a publié un communiqué rejetant les allégations de soutien et condamnant les exactions signalées.
Situation des pourparlers
Les pourparlers visant à négocier une trêve, conduits par un groupe incluant les États-Unis, l'Égypte, les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, sont signalés comme étant dans l'impasse selon des participants aux négociations.
Sources et précision
Les informations présentées ici sont issues d'analyses d'images satellites, de témoignages d'organisations humanitaires et de déclarations de responsables internationaux. Des enquêtes supplémentaires sont en cours ou demandées par les institutions concernées pour confirmer et documenter les allégations d'exactions à El-Facher.








