Présentation des excuses
La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a présenté des excuses publiques à Nuuk lors d'une cérémonie adressée aux femmes victimes d'une campagne de contraception forcée menée au Groenland. Lors de cette allocution elle a prononcé une formule d'excuse au nom de l'État danois.
Campagne de contraception et modalités
La campagne ciblant la population féminine du Groenland a commencé à la fin des années 1960 et s'est étendue sur plusieurs décennies. Selon une enquête présentée début septembre, au moins 4 070 femmes avaient reçu un dispositif intra-utérin (stérilet) à la fin de 1970, soit une proportion élevée des femmes en âge de procréer à cette période. Dans de nombreux cas, ces interventions ont été réalisées sans consentement préalable, y compris pour des mineures.
Conséquences médicales et sociales
Des personnes ayant subi ces interventions ont rapporté des complications médicales, telles que des grossesses extra-utérines, des interventions chirurgicales et des épisodes de stérilité. Ces conséquences ont motivé des démarches individuelles et collectives visant à obtenir reconnaissance et réparation.
Réactions politiques et juridiques
Le chef du gouvernement groenlandais a pris ses distances à l'égard des excuses officielles, soulignant que cette reconnaissance ne valait pas acceptation des faits. Le gouvernement danois a annoncé la création d'un « fonds de réconciliation » destiné à indemniser les victimes et d'autres Groenlandais ayant subi des discriminations liées à leur origine. Des recours judiciaires sont en cours : un avocat représente environ 150 victimes qui poursuivent l'État danois pour violation de leurs droits et demandent réparation.
Révélations et enquêtes complémentaires
La révélation publique de cette campagne est intervenue après la prise de parole d'une victime et la diffusion d'une série de podcasts en 2022 qui ont relancé l'attention sur ce dossier. Une enquête distincte, portant sur les implications juridiques de ces pratiques et sur la question de savoir si elles peuvent relever d'une qualification pénale telle que le terme « génocide », est en cours; son rapport est attendu au printemps 2026.
Contexte politique
Des responsables politiques ont évoqué un contexte de tensions entre Nuuk et Copenhague, ainsi que des pressions externes liées à l'intérêt international pour le Groenland. Des parlementaires groenlandais ont estimé que ces facteurs avaient contribué à accroître l'attention portée par le Danemark à ces sujets. Par ailleurs, des observateurs ont noté que la prise de position de la Première ministre s'écartait de la réticence manifestée par certains de ses prédécesseurs à reconnaître publiquement des injustices commises au Groenland.
Suites attendues
Les annonces officielles incluent des mesures d'indemnisation et la poursuite d'enquêtes juridiques et factuelles. Les procédures judiciaires engagées par des victimes et le rapport de l'enquête en cours devraient influencer les décisions ultérieures concernant réparations et responsabilités.