Introduction
Deux actualités liées à l’activité industrielle à Bruxelles concernent, d’une part, l’émergence d’une production d’emballages à base de champignons et, d’autre part, la recherche d’un repreneur pour un site industriel historique. Ces développements illustrent des approches différentes de la transformation et de la reconversion industrielles en région bruxelloise.
Production d’emballages à base de mycélium (Permafungi)
La société Permafungi, basée à Bruxelles, produit des emballages biodégradables à partir de mycélium de champignon. L’entreprise emploie une douzaine de salariés et a ouvert une usine après deux ans de travaux, selon des informations publiées en novembre 2025.
Le procédé industriel consiste à mélanger des déchets d’origine végétale, notamment de la sciure de bois, à un inoculum de mycélium. Le mélange est placé dans des moules où le mycélium se développe et prend la forme voulue. La pièce moulée est ensuite séchée, démoulée et conditionnée. L’entreprise indique utiliser des ressources locales, récupérer des flux d’eau de pluie et recourir à des équipements pour accélérer la production.
Permafungi a commercialisé ses emballages auprès de clients tels que hôtels et savonneries. Des développements commerciaux sont annoncés avec des vignobles, une marque d’horlogerie et une enseigne de bougies. La direction envisage un chiffre d’affaires prévu à trois millions d’euros dans un horizon de trois ans.
Sur le plan financier, le projet a reçu une subvention de deux millions d’euros de l’Union européenne et des aides régionales. Un investisseur privé, le fonds suisse Après-Demain, a apporté un financement supplémentaire d’un million d’euros. Un représentant de ce fonds a indiqué que l’investissement visait à soutenir une entreprise décrite comme ayant un impact environnemental, et a précisé que la rentabilité à moyen terme était un objectif attendu.
Plusieurs acteurs et observateurs rappellent que des projets à base de champignons existent en Europe et aux États-Unis depuis le milieu des années 2000, mais qu’ils sont confrontés à des défis de mise à l’échelle et de coût. Un expert du secteur agricole a souligné la concurrence des matériaux dérivés des hydrocarbures lorsque le prix du pétrole reste bas.
Sur le plan réglementaire et environnemental, la production de biomatériaux s’inscrit dans un contexte où l’Union européenne travaille sur une stratégie de bio-économie et où la question des déchets d’emballages est considérée comme significative : les données citées indiquent qu’en 2021 chaque Européen produisait près de 190 kg de déchets d’emballages, avec une projection à 209 kg en 2030 sans mesures supplémentaires.
Localement, l’usine de Permafungi est implantée à proximité de la forêt de Soignes et à quelques centaines de mètres d’un ancien site industriel automobile de la région, désormais fermé.
Reprise et requalification des "Fonderies bruxelloises" (Fobrux)
Un autre dossier concerne le site des Fonderies bruxelloises, dit Fobrux, situé à la frontière entre Haren et Vilvorde. Une partie des bâtiments appartient à la ville de Vilvorde et à la société provinciale de développement POM Vlaams-Brabant. Ces acteurs ont lancé un appel à projets visant à trouver un repreneur pour donner une affectation durable au site ; l’appel à projets est ouvert jusqu’au 31 décembre 2025.
Les Fonderies bruxelloises ont été fondées en 1920 et ont été actives jusqu’à la fin des années 1970. Elles produisaient du matériel de cuisine et des poêles. La volonté exprimée par les autorités locales et provinciales est de privilégier une vocation économique ou des projets présentant une valeur ajoutée sociale et d’écarter des projets purement résidentiels sur ce périmètre.
La municipalité et la POM indiquent rechercher des propositions qui redonnent une fonction au site tout en préservant son caractère architectural et patrimonial. Le dossier de reprise inclut des considérations d’urbanisme, d’emploi local et de dynamisation économique.
Conclusion
Les deux dossiers décrits illustrent des dimensions complémentaires de la transformation industrielle à Bruxelles : l’apparition de filières de production locales de biomatériaux et la réaffectation de friches ou d’anciens sites industriels. L’un porte sur une activité de production émergente structurée autour de mycomatériaux, l’autre sur la gestion patrimoniale et économique d’un site historique en attente de reconversion. Les deux projets rencontrent des enjeux communs liés à la viabilité économique, au soutien public et privé et à l’intégration territoriale.








