Faits
Les faits se sont déroulés dans la nuit du 15 au 16 septembre. Au matin du 16 septembre, une employée de nettoyage a signalé la présence de débris dans la galerie de géologie et de minéralogie du Muséum national d'histoire naturelle à Paris. Un conservateur a constaté la disparition de plusieurs pépites d'or exposées.
L'exploitation des enregistrements de vidéosurveillance a montré qu'une personne s'était introduite par effraction peu après 01h00 et était ressortie vers 04h00. Les investigations téléphoniques ont indiqué que cette personne avait quitté la France le 16 septembre.
Le 30 septembre, les autorités espagnoles ont interpellé une ressortissante chinoise à Barcelone. Elle a été remise aux autorités françaises le même jour. La procureure de Paris a annoncé sa mise en examen le 13 octobre et son placement en détention provisoire ; cette communication a été rendue publique le 21 octobre.
Biens volés et évaluation
Les objets disparus comprenaient plusieurs pépites d'or d'origines diverses : Bolivie (legs à l'Académie des sciences au XVIIIe siècle), Oural (offerte au Muséum en 1833), Californie (découverte lors de la ruée vers l'or au XIXe siècle) et une pépite originaire d'Australie pesant plus de 5 kg découverte en 1990. Le poids total des éléments volés est estimé à près de 6 kg.
Le préjudice financier a été évalué par le parquet à 1,5 million d'euros, correspondant à la valeur de l'or natif. Un montant complémentaire, évalué à 50 000 euros, correspond aux dégâts matériels constatés. La valeur historique et scientifique des pièces a été qualifiée d'inestimable par le parquet.
Mesures techniques constatées
Sur place, les enquêteurs ont relevé des traces d'effraction : deux portes avaient été découpées à la disqueuse. Dans la galerie de minéralogie, la vitrine abritant les pépites avait été fracturée au chalumeau. Des outils ont été trouvés à proximité, notamment une disqueuse, un tournevis, des scies, un chalumeau et trois bonbonnes de gaz destinées à alimenter l'outil.
Procédure judiciaire et enquête
La mise en examen porte sur les chefs de "vol en bande organisée" et d'"association de malfaiteurs". Au moment de son interpellation à Barcelone, la personne arrêtée a tenté de se défaire d'environ 1 kilogramme de morceaux d'or fondu.
Les investigations menées par la Brigade de répression du banditisme (BRB) et l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) se poursuivent. Elles visent notamment à déterminer le sort des objets volés et à identifier d'éventuels complices.
Mesures institutionnelles et suites
Les autorités judiciaires et policières ont mobilisé des moyens d'enquête pour retrouver les pièces et interpeller d'autres personnes impliquées. Parallèlement, des questions portant sur la sécurité des musées ont été soulevées au niveau politique et administratif. Des auditions et la proposition de création d'une commission d'enquête sur la sécurisation des musées et la protection du patrimoine ont été annoncées par des responsables institutionnels.
L'enquête reste en cours et les autorités ont indiqué poursuivre les investigations pour localiser les objets volés et établir l'ensemble des responsabilités.








