Résumé
Les groupes publics France Télévisions et Radio France ont adressé une lettre commune à l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) pour signaler ce qu'elles qualifient de « campagne de dénigrement » menée, selon elles, par des médias appartenant ou liés à Vincent Bolloré. La lettre, consultée par l'AFP, a été rendue publique lors d'une audition prévue le 17 septembre 2025.
Origine de l'affaire
La controverse est née de la diffusion, début septembre 2025, d'une vidéo publiée par le magazine en ligne L'Incorrect. Filmée en juillet dans un restaurant parisien, la séquence montre les chroniqueurs Thomas Legrand et Patrick Cohen en discussion avec deux responsables du Parti socialiste. Dans l'extrait cité par plusieurs médias, Thomas Legrand déclare : « Nous, on fait ce qu'il faut pour (Rachida) Dati, Patrick (Cohen) et moi ». La publication de cet extrait a provoqué des commentaires et relancé des accusations de partialité à l'encontre du service public.
Réactions médiatiques et politiques
Depuis la diffusion de la vidéo, France Télévisions et Radio France affirment être l'objet d'une campagne quotidienne et systématique de dénigrement, principalement relayée sur les antennes de CNews et de la station Europe 1, ainsi que dans certains titres appartenant au groupe Bolloré. Selon les courriers et des comptes rendus médiatiques, ces médias ont présenté la séquence comme un élément illustrant un biais supposé du service public.
La séquence a suscité des réactions au sein de la classe politique et des commentaires dans la presse. Elle a donné lieu à des accusations publiques de connivence entre certains journalistes et des responsables politiques, ainsi qu'à des critiques visant le traitement de l'information par le service public.
Lettre à l'Arcom
Dans leur courrier adressé au président de l'Arcom, Martin Ajdari, les présidentes de France Télévisions et de Radio France, Delphine Ernotte Cunci et Sibyle Veil, estiment que la campagne a un « caractère outrancier et déséquilibré » et qu'elle contribue à « miner la confiance dans l'information de service public » et à « fragiliser la qualité du débat démocratique ». Elles soulignent en outre que certains propos dénigrants entendus sur les antennes ont « occupé ces derniers jours un temps d'antenne très significatif ».
Contexte et antécédents
Les tensions autour de cette affaire s'inscrivent dans un climat de critique récurrente entre médias privés et audiovisuel public en France. Certains médias privés reprochent au service public un prétendu biais idéologique sur des sujets comme l'immigration ou la sécurité, tandis que des responsables publics dénoncent la diffusion de contenus jugés favorables à des positions situées à l'extrême du spectre politique.
Suite procédurale
Les présidentes de France Télévisions et de Radio France devaient être entendues par l'Arcom le 17 septembre 2025 au sujet de leur lettre. Les suites éventuelles dépendront des échanges devant le régulateur et des décisions que celui-ci pourrait prendre.
Sources
La synthèse est fondée sur la lettre commune adressée à l'Arcom et sur des comptes rendus médiatiques consultés le 17 septembre 2025.