Introduction
Guillaume Meurice conteste devant le Conseil de prud'hommes de Paris le licenciement prononcé par Radio France en 2024 pour "faute grave". L'affaire a été examinée par le tribunal du travail le 10 décembre 2025.
Contexte et propos reprochés
En novembre 2023, dans un sketch diffusé sur France Inter, Guillaume Meurice a employé l'expression qualifiant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de "nazi sans prépuce", formulation qui a fait l'objet d'un avertissement interne. Ces interventions interviennent dans le contexte des attentats du 7 octobre 2023 et du conflit à Gaza qui a suivi.
L'Arcom a adressé une mise en garde à Radio France en lien avec ces interventions. Une enquête pour provocation à la haine a été ouverte puis classée sans suite pour absence d'infraction suffisamment caractérisée. Estimant être blanchi par cette décision, Meurice a répété ces propos à l'antenne en avril 2024, ce qui a conduit à sa suspension puis à son exclusion des programmes de France Inter.
Procédure interne et motif du licenciement
En juin 2024, la direction de Radio France a prononcé le licenciement de Guillaume Meurice pour "faute grave", motivant la décision par une déloyauté répétée à l'égard de l'entreprise et par le non-respect de l'avertissement et de la mise en garde de l'Arcom. La présidente de Radio France a justifié la décision en invoquant la réitération des propos après l'avertissement.
Réactions et conséquences professionnelles
Plusieurs représentants syndicaux et des membres de la rédaction ont exprimé leur opposition au licenciement, estimant que la décision soulevait une question sur les limites de la liberté d'expression des intervenants. Plusieurs chroniqueurs de France Inter ont quitté la station en signe de solidarité et ont rejoint Radio Nova. Depuis septembre 2024, Guillaume Meurice présente une émission humoristique hebdomadaire sur Radio Nova.
Volet judiciaire et demandes
Devant le Conseil de prud'hommes, la défense, représentée par Me Hugues Dauchez, conteste la qualification de faute et invoque une atteinte à la liberté d'expression. L'avocat réclame l'annulation du licenciement, des indemnités chiffrées à plusieurs dizaines de milliers d'euros et la requalification des contrats liant Meurice à Radio France en contrat à durée indéterminée.
La défense a indiqué que Guillaume Meurice avait signé 250 contrats à durée déterminée d'usage (CDDU) avec la radio publique, ce qui est présenté comme caractéristique de son lien contractuel avec l'entreprise depuis ses débuts sur France Inter en 2012.
À son arrivée aux prud'hommes, Meurice a déclaré à la presse qu'il avait été licencié pour une blague et a interrogé la cohérence de l'État de droit. L'avocat de Radio France a, pour sa part, déclaré attendre du tribunal qu'il valide le licenciement en le jugeant conforme aux faits et au droit applicable.
La procédure soulève des questions de droit du travail concernant la qualification des faits et la requalification éventuelle de contrats, ainsi que des questions liées à la liberté d'expression. Le dossier reste soumis à l'appréciation du Conseil de prud'hommes.








