Synthèse de l’événement
L’Irak a connu, lundi, une interruption quasi totale de l’électricité publique pendant plusieurs heures. Selon le ministère de l’Électricité, des températures proches de 50 °C à Bagdad et dans plusieurs provinces, combinées à une forte hausse de la demande, ont provoqué l’arrêt de deux lignes de transmission et une perte soudaine de plus de 6 000 MW. Cette chute a entraîné l’arrêt de centrales et un effondrement en cascade du réseau national.
Contexte météorologique et tendance climatique
La canicule affecte Bagdad et au moins onze provinces du centre et du sud. Les services météorologiques prévoient un épisode d’au moins une semaine supplémentaire. Leur porte-parole, Amer Al-Jaberi, souligne que les vagues de chaleur sont désormais plus intenses et plus fréquentes qu’au XXe siècle, en lien avec le changement climatique et des facteurs anthropiques. Il note également que les émissions des générateurs privés contribuent à l’élévation locale des températures et préconise la création d’une ceinture verte autour de Bagdad.
Déroulé et zones concernées
La panne a été constatée à l’échelle du pays vers 15 h. Le rétablissement a débuté de manière progressive dans les provinces de Dhi Qar et de Missan, dans le sud. Pour la province de Bassora, le ministère a indiqué une stabilisation attendue d’ici l’aube du lendemain. La région autonome du Kurdistan a été épargnée, son réseau étant géré séparément et plus récemment modernisé, avec une fourniture publique continue pour une partie de la population.
Facteurs aggravants
La demande a fortement augmenté à Kerbala en raison de l’afflux de pèlerins à l’occasion de la commémoration de l’Arbaïn. Dans l’ensemble du pays, de nombreux foyers s’appuient sur des générateurs privés pour compenser les délestages, mais ces équipements ne suffisent pas toujours à alimenter des appareils énergivores comme les climatiseurs.
Capacités et contraintes du système électrique
D’après les autorités, l’Irak doit pouvoir fournir environ 55 000 MW aux heures de pointe pour éviter les coupures. Ce mois-ci, la production des centrales a atteint pour la première fois près de 28 000 MW, un niveau encore inférieur aux besoins de pointe. Le secteur électrique demeure un enjeu sensible, avec des infrastructures fragiles et une forte saisonnalité de la demande.
Antécédent notable
En juillet 2023, un incendie dans une station de transmission dans le sud du pays avait déjà provoqué une panne généralisée, illustrant la vulnérabilité du réseau national.