Accord de cessez-le-feu et début des incidents
Un accord de cessez-le-feu immédiat et inconditionnel entre la Thaïlande et le Cambodge, négocié sous l’égide de la Malaisie, est entré en vigueur à minuit le mardi 29 juillet. Cette trêve avait pour objectif de mettre fin à près d’une semaine de combats frontaliers meurtriers entre les deux pays, qui avaient débuté le jeudi précédent.
Accusations de violation du cessez-le-feu
Quelques heures après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, la Thaïlande a accusé les forces armées cambodgiennes d’avoir mené des attaques dans plusieurs zones de son territoire. Selon le porte-parole de l’armée thaïlandaise, Winthai Suwaree, ces événements constituent une violation de l’accord de cessez-le-feu et une atteinte à la confiance mutuelle, justifiant une réponse relevant de la légitime défense.
Position cambodgienne
Les autorités cambodgiennes, par la voix de la porte-parole du ministère de la Défense, Maly Socheata, ont nié toute incursion ou affrontement armé. Le Premier ministre Hun Manet a affirmé que la situation sur le front était restée calme depuis l'application du cessez-le-feu.
Réactions diplomatiques et négociations
Malgré la discordance entre les versions des deux pays, des rencontres entre commandants militaires locaux ont bien été maintenues le long de la frontière, conformément au cadre de l'accord. La présidence tournante de l'Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) par la Malaisie, ainsi que l’implication d’acteurs internationaux tels que la Chine et les États-Unis, ont été saluées par les dirigeants. Par ailleurs, l'ancien président américain Donald Trump a déclaré avoir félicité les deux gouvernements et encouragé la conclusion de la trêve.
Bilan humain et déplacements de population
Depuis le début des affrontements le jeudi précédent, au moins 38 personnes ont été tuées, dont plusieurs militaires de part et d’autre. Du côté thaïlandais, 25 morts auraient été recensés, dont onze soldats, tandis que le Cambodge déclare treize décès, dont cinq militaires. Les autorités estiment qu’environ 300 000 personnes ont été déplacées, dont plus de 138 000 en Thaïlande et 140 000 au Cambodge.
Contexte historique du conflit frontalier
Les deux pays d’Asie du Sud-Est sont en désaccord depuis plusieurs décennies concernant le tracé de leur frontière commune, un contentieux remontant à la période de l’Indochine française. Récemment, la situation s’était tendue fin mai à la suite de la mort d’un soldat khmer lors d’un échange de tirs dans une zone contestée, entraînant une série de mesures touchant les relations diplomatiques, ainsi que les flux économiques et humains. Peu avant l’intensification des combats, la Thaïlande avait expulsé l’ambassadeur cambodgien et rappelé le sien, ce à quoi Phnom Penh avait répondu par une dégradation des relations diplomatiques au niveau minimal.
Poursuite des discussions
Le cessez-le-feu prévoit la tenue prochaine d’une réunion d’un comité transfrontalier au Cambodge, afin de poursuivre les discussions sur la situation à la frontière et de tenter de stabiliser la région.