Origine du conflit frontalier
Depuis plusieurs décennies, la Thaïlande et le Cambodge sont en désaccord sur le tracé de leur frontière commune, héritée de la période de l’Indochine française. Ce différend n'avait que rarement donné lieu à d'importants affrontements armés dans l’histoire récente. Cependant, en mai, un incident impliquant la mort d'un soldat cambodgien dans une zone contestée a contribué à une montée des tensions, marquée par un renforcement du discours nationaliste dans les deux pays. Avant le début des combats, la Thaïlande a expulsé l'ambassadeur cambodgien et rappelé son propre ambassadeur, tandis que le Cambodge a abaissé le niveau de leurs relations diplomatiques.
Déclenchement des affrontements
Les hostilités armées se sont intensifiées à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge à partir du jeudi 24 juillet, menant à cinq jours d’affrontements majeurs. Les échanges de tirs d'artillerie et des frappes aériennes ont causé au moins 35 à 36 morts, incluant des civils et des militaires des deux parties, et ont provoqué le déplacement de 200 000 à 280 000 personnes fuyant les zones de conflit. Les deux gouvernements se sont accusés mutuellement d'avoir initié les hostilités et ont remis en cause la sincérité de l’autre partie.
Efforts de médiation et négociations
Face à la dégradation rapide de la situation, des négociations ont été organisées à Kuala Lumpur, sous l’égide de la Malaisie, qui exerçait la présidence tournante de l'Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN). La Chine, les États-Unis et d’autres acteurs internationaux ont également suivi l’évolution de la situation et appelé à la désescalade. Le président américain Donald Trump a averti qu’une poursuite des hostilités pourrait impacter les discussions commerciales entre les deux pays et les États-Unis.
Accord sur un cessez-le-feu
Au terme de trois heures de discussions le 28 juillet, un accord a été trouvé en Malaisie entre le Cambodge et la Thaïlande, aboutissant à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel. Cet accord, annoncé par le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, devait entrer en vigueur à minuit. Les dirigeants cambodgien et thaïlandais ont indiqué que ce cessez-le-feu offrait la possibilité d’un retour à des relations bilatérales normales sous réserve que chaque partie le respecte.
Situation sur le terrain et conséquences humanitaires
Malgré l’accord, des tirs d’artillerie ont été signalés pendant et après les négociations dans des zones proches de la frontière, en particulier près de la ville de Samraong au Cambodge. Les armées des deux pays ont continué de signaler des incidents isolés le long de la frontière le même jour. Outre les victimes directes, le conflit a entraîné des déplacements massifs de populations et un ralentissement des échanges économiques et humains entre les deux États. Les relations diplomatiques restaient dégradées à la suite des mesures prises avant les affrontements.
Réactions internationales
La communauté internationale, notamment l'Union européenne, la Chine et d'autres membres de l’ASEAN, a appelé à la retenue et à la recherche d’une solution diplomatique durable. L’accord de cessez-le-feu a été salué comme une étape importante en vue du rétablissement de la stabilité régionale et de la sécurité à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge.