Décision de la cour d'appel
La cour d'appel de Paris a autorisé, le 16 octobre 2025, Christian Tein à regagner la Nouvelle‑Calédonie. Cette décision intervient après l'assouplissement de son contrôle judiciaire opéré fin septembre 2025 et après un appel formé par le parquet contre cette mesure.
Parcours judiciaire
Christian Tein a été placé en détention en juin 2024 avant d'être transféré en métropole avec six autres personnes. Un an après son incarcération, il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Les juges d'instruction ont assoupli ce contrôle fin septembre 2025, estimant avoir suffisamment avancé dans leurs auditions et confrontations. Le parquet a formé appel, estimant nécessaire de maintenir des restrictions pour les besoins de l'enquête et pour des motifs de sûreté. La cour d'appel a finalement levé l'interdiction de sortie vers la Nouvelle‑Calédonie.
Charges retenues
Christian Tein demeure mis en examen pour vols en bande organisée avec arme, destructions en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits. Les magistrats ont maintenu le lien de cette instruction au dossier ouvert initialement à Nouméa, puis dépaysé à Paris pour certaines étapes de l'enquête.
Rôle lors des violences du printemps 2024
Durant la crise du printemps 2024, Christian Tein a été identifié comme chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT). Il est également président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS). Sa défense affirme qu'il a œuvré pour faire cesser des violences dans le cadre des mobilisations liées à une réforme du corps électoral.
Les violences liées à cette réforme ont fait quatorze morts, dont deux gendarmes, et ont entraîné des centaines de blessés. Les dégâts matériels ont été estimés à au moins 2,2 milliards d'euros.
Mesures concernant d'autres mis en cause
Les juges d'instruction ont levé certaines interdictions de contact entre Christian Tein et d'autres personnes mises en cause, notamment Guillaume Vama, Brenda Wanabo, Steeve Unë et Dimitri Qenegei. Dimitri Qenegei a vu son contrôle judiciaire assoupli en appel et est également autorisé à regagner l'archipel.
Réactions
Les avocats de Christian Tein ont exprimé leur satisfaction et ont qualifié la décision de source de soulagement pour leur client. La représentante du ministère public a rappelé les motifs invoqués par le parquet, soulignant que M. Tein conserve une position de responsabilité au sein du mouvement indépendantiste et que la situation en Nouvelle‑Calédonie reste fragile.
Contexte politique
La situation politique de la Nouvelle‑Calédonie reste liée à des accords et négociations sur son avenir institutionnel. L'accord dit de Bougival, signé le 12 juillet 2025 entre l'État, des représentants non‑indépendantistes et certains indépendantistes, a fait l'objet d'un retrait par le FLNKS. Le Sénat a approuvé, dans un texte d'urgence, le report des élections provinciales prévues en novembre 2025 au printemps 2026, mesure présentée comme nécessaire à la mise en œuvre des dispositions issues de ces négociations.








