Résumé
Le gouvernement de François Bayrou a été renversé à l'issue d'un vote de confiance à l'Assemblée nationale. Le Premier ministre avait engagé la responsabilité de son gouvernement sur la trajectoire budgétaire et un plan d'économies, puis demandé la confiance des députés. Le scrutin a abouti à un rejet de la confiance. Conformément à la Constitution, François Bayrou doit remettre la démission de son gouvernement au président de la République.
Contexte
- François Bayrou a été nommé Premier ministre en décembre 2024.
- Le 25 août 2025, il a annoncé qu'il engagerait la responsabilité de son gouvernement devant l'Assemblée nationale afin de solliciter un vote de confiance sur sa politique budgétaire.
- Le plan présenté incluait un effort d'économies annoncé autour de 44 milliards d'euros pour 2026 et des mesures comme la suppression de jours fériés et des restrictions sur l'Aide médicale d'État, selon les communications gouvernementales.
Déclaration de politique générale et déroulement de la séance
- Le Premier ministre a prononcé une déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale le 8 septembre 2025 à partir de 15 heures.
- Onze orateurs représentant les groupes parlementaires ont répondu au discours, puis François Bayrou a pu prendre la parole une seconde fois.
- Le vote s'est tenu ensuite par bulletin papier dans des salons contigus à l'hémicycle, conformément à la pratique en vigueur pour ce type de scrutin.
Résultat du vote et conséquence constitutionnelle
- Sur 573 députés présents, 558 suffrages ont été exprimés. Le décompte officiel a fait état de 364 votes contre la confiance et 194 votes pour.
- En cas de rejet de la confiance, l'article 50 de la Constitution impose au Premier ministre de remettre la démission du gouvernement au président de la République. François Bayrou doit présenter cette démission le lendemain matin, selon les annonces rapportées.
- Plusieurs comptes rendus indiquent qu'il s'agit de la première chute d'un Premier ministre de la Ve République à la suite d'un vote de confiance, procédure fondée sur l'article 49 alinéa 1 de la Constitution.
Positions et résultats par groupes parlementaires
- Les partis et groupes de gauche (La France insoumise, Parti socialiste, Les Écologistes, Gauche démocrate et républicaine) ont voté majoritairement contre la confiance.
- Le Rassemblement national a voté contre la confiance.
- Le "socle commun" soutenant le gouvernement (Ensemble pour la République, MoDem, Horizons) a majoritairement voté pour la confiance, avec quelques dissidences et une abstention reportée parmi les macronistes.
- Les Républicains se sont montrés partagés : le groupe comptait des votes pour, des votes contre et des abstentions (parmi eux, 27 pour, 13 contre et 9 abstentions ont été signalés dans plusieurs comptes rendus).
- D'autres groupes centristes ou non inscrits ont présenté des positions mixtes.
Réactions politiques immédiates
- L'Élysée a indiqué que le président de la République "prend acte" du résultat et nommera un nouveau Premier ministre "dans les tout prochains jours".
- Le Parti socialiste a déclaré être prêt à gouverner et a appelé le président à lui confier la formation d'un gouvernement de gauche.
- La France insoumise a annoncé déposer une motion visant la responsabilité du président et a exigé le départ du chef de l'État.
- Le Rassemblement national a appelé à la dissolution de l'Assemblée nationale et à des élections anticipées, position soutenue publiquement par sa direction.
- Les Républicains et d'autres forces ont évoqué la nécessité d'assurer une stabilité pour la préparation du budget 2026 et ont exprimé des lignes de désaccord sur la formation du prochain gouvernement.
Mobilisations et réactions sociales
- Des rassemblements appelés « pots de départ » ont eu lieu devant plusieurs mairies dans différentes villes pour marquer la chute du gouvernement et préparer une journée d'action nationale annoncée pour le 10 septembre sous la bannière "Bloquons tout".
- Des sources policières ont fait état d'environ 200 mobilisations et d'un total d'environ 11 000 personnes lors des rassemblements organisés le soir même, avec des manifestations notables dans plusieurs villes (Rennes, Lyon, Brest, Grenoble, Le Havre, Nantes, entre autres), selon des comptes rendus.
- Des organisations syndicales et des collectifs ont appelé à une journée de grève et de manifestations le 18 septembre.
Enjeux institutionnels et perspectives
- Le président de la République dispose de plusieurs options constitutionnelles : nommer un nouveau Premier ministre, conduire des consultations larges, ou éventuellement dissoudre l'Assemblée nationale. Les déclarations publiques de l'Élysée excluaient dans l'immédiat la dissolution et indiquaient une volonté de procéder rapidement à une nomination.
- Plusieurs noms de personnalités politiques ont été évoqués dans les échanges publics et médiatiques comme candidats potentiels pour Matignon : des ministres en fonction (Sébastien Lecornu, Gérald Darmanin, Catherine Vautrin, Éric Lombard), des personnalités du centre ou de la droite (Xavier Bertrand, Jean-Yves Le Drian) et des responsables socialistes ayant indiqué leur disponibilité (Olivier Faure). Aucune décision n'était annoncée au moment du vote.
- Les échéances budgétaires et la décision d'agences de notation sur la dette française ont été citées comme motifs de priorité pour une vacance gouvernementale courte.
Sources et chronologie essentielle
- Annonce du vote de confiance : 25 août 2025.
- Déclaration de politique générale et vote : 8 septembre 2025 (dépouillement en soirée).
- Résultat du scrutin : 364 voix contre, 194 voix pour (558 suffrages exprimés sur 573 présents).
- Remise prévue de la démission du gouvernement : le lendemain matin, conformément aux comptes rendus.
Observations
Cet épisode a conduit à la démission prochaine du Premier ministre et à l'ouverture d'une période de consultations présidentielles pour désigner un successeur et garantir la préparation des textes budgétaires à court terme. Les forces politiques sont apparues fragmentées sur plusieurs lignes, ce qui a rendu la recherche d'une majorité durable au Parlement difficile.