Résultats officiels
Le Conseil constitutionnel a proclamé les résultats de l'élection présidentielle le 27 octobre 2025. Paul Biya a été déclaré vainqueur avec 53,66 % des suffrages. Issa Tchiroma Bakary est arrivé en deuxième position avec 35,19 % des voix. D'autres candidatures mentionnées dans les résultats officiels comprennent Cabral Libii (3,41 %), Bello Bouba Maïgari (2,45 %) et Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya (1,66 %). Le taux de participation officiel s'établit à 46,31 %. Le fichier électoral comptait environ 8,01 millions d'inscrits et plus de 31 600 bureaux de vote, dont 108 à l'étranger.
Déroulement du scrutin et calendrier
Le scrutin a eu lieu le 12 octobre 2025. La publication des résultats s'est effectuée quinze jours après le vote, conformément au calendrier prévu par le code électoral et après l'examen des recours transmis au Conseil constitutionnel.
Contestations et revendications post-électorales
Issa Tchiroma Bakary a contesté les résultats proclamés et a affirmé, sur la base de son propre décompte, avoir remporté 54,8 % des suffrages contre 31,3 % pour Paul Biya. Il a présenté ces chiffres et appelé ses partisans à revendiquer ce qu'il considère comme une victoire. Le même candidat a qualifié la proclamation de « mascarade » dans des déclarations publiques.
Manifestations et incidents
Des manifestations se sont déroulées dans plusieurs villes après le scrutin, en particulier à la veille de la proclamation des résultats. Les autorités régionales ont fait état de rassemblements de sympathisants d'Issa Tchiroma Bakary. Selon le gouverneur de la région du Littoral, des affrontements ont eu lieu à Douala, où quatre personnes sont mortes lors d'incidents entre manifestants et forces de l'ordre. Des autorités locales ont indiqué que certains manifestants avaient attaqué des postes de sécurité et que plusieurs éléments des forces de sécurité avaient été blessés. Des participants aux manifestations ont déclaré que les forces de l'ordre avaient d'abord utilisé des gaz lacrymogènes avant des tirs qualifiés par ces manifestants de « à balles réelles ». Des manifestants ont présenté des douilles et des témoins ont rapporté des coups de feu aux abords de la gendarmerie de Nkoulouloun.
Le collectif d'avocats d'Issa Tchiroma a demandé l'ouverture d'enquêtes, évoquant un bilan plus élevé dans ses communiqués. Des interpellations de responsables de partis soutenant la candidature d'Issa Tchiroma ont été signalées dans certains cas.
Mesures administratives et technologies de l'information
Avant et pendant la période post-électorale, les autorités ont pris des mesures de restriction des rassemblements publics et de circulation dans plusieurs villes. Le ministre de l'Administration territoriale a mis en garde contre des appels à manifester susceptibles, selon lui, de créer des conditions de crise sécuritaire. Des perturbations importantes de l'accès à Internet ont été signalées par des observateurs techniques, ce qui a affecté la circulation de l'information pendant la période de contestation.
Réactions institutionnelles et recours
Les recours déposés devant le Conseil constitutionnel ont été examinés et rejetés conformément aux procédures prévues. Le Conseil constitutionnel a ainsi confirmé la proclamation qui maintient Paul Biya en fonction.
Contexte politique
Paul Biya exerce la fonction présidentielle depuis 1982 et reste une figure centrale de la vie politique camerounaise. Le pays est confronté depuis 2016 à un conflit séparatiste dans deux régions anglophones. Des acteurs politiques et observateurs continuent de critiquer l'organisation institutionnelle et électorale, évoquant des verrouillages du système politique. Ces éléments constituent le contexte des débats et des contestations entourant le scrutin.








