Ouverture de la procédure
La filiale française de Claire’s, spécialisée dans les accessoires et bijoux à petits prix, a été placée en redressement judiciaire. Cette décision a été annoncée par l’avocat des représentants du personnel le 28 juillet 2025, confirmant les informations de plusieurs médias. La procédure a été ouverte par le tribunal des activités économiques de Paris le 24 juillet 2025.
Contexte de l’enseigne
Claire’s France exploitait environ 250 magasins et employait près de 800 personnes au début de l’année 2024, selon les derniers comptes disponibles. L’enseigne propose principalement des boucles d’oreilles, piercings et accessoires, avec une clientèle majoritairement adolescente.
Détails de la procédure judiciaire
Le redressement judiciaire prévoit une période d’observation de six mois. À l’issue de cette période, le tribunal devra décider soit d’adopter un plan de continuation éventuellement assorti du recrutement d’un repreneur, soit de prononcer une liquidation judiciaire, ce qui impliquerait la cessation de l’activité de l’enseigne. L’avocat des représentants du personnel, Khaled Meziani, a indiqué que la recherche d’un repreneur est en cours, mais il a exprimé des inquiétudes concernant la possibilité de nombreux licenciements.
Situation financière et difficultés rencontrées
Claire’s France avait enregistré un bénéfice net de 1,3 million d’euros entre fin 2023 et fin 2024, contre 0,8 million sur l’exercice précédent, selon les comptes publiés. Toutefois, le chiffre d’affaires de l’enseigne par an a diminué, passant de 142 millions d’euros à 132 millions d’euros, dont 37 millions d’euros réalisés en tant que grossiste pour les autres magasins européens de la marque.
Plusieurs représentants syndicaux, dont la secrétaire générale de la fédération des services CFDT, Véronique Revillod, ont exprimé un manque de clarté sur la situation financière et les motifs justifiant l’ouverture de la procédure, notant que la société était bénéficiaire l’année précédente.
Environnement concurrentiel et contexte sectoriel
De nombreuses autres marques d’accessoires et de prêt-à-porter ont également été placées en redressement judiciaire en France au cours des dix-huit derniers mois, à l’instar de l’enseigne Jennyfer. Plusieurs de ces sociétés évoquent l’impact de la concurrence de distributeurs asiatiques en ligne à bas prix (tels que Shein et Temu) comme facteur aggravant des difficultés économiques.
Situation de la maison mère et perspectives
La maison mère américaine de Claire’s avait déjà recouru au chapitre 11 de la loi sur les faillites en 2018 et, selon certaines sources, pourrait de nouveau demander la protection de la loi américaine en raison des droits de douane imposés sur les produits fabriqués en Chine. Ces droits affectent de façon significative les chaînes d’approvisionnement et les coûts de production de l’enseigne. Contactée, la filiale britannique propriétaire de Claire’s France n’a pas commenté la situation.
Conclusion
La procédure en cours sur le redressement judiciaire de Claire’s France s’inscrit dans un contexte général de difficultés pour le secteur du prêt-à-porter et des accessoires, marqué par une pression concurrentielle renforcée et des mutations des modes de consommation. Les décisions du tribunal à l’issue de la période d’observation détermineront l’avenir de l’enseigne sur le territoire français.








