Contexte de la condamnation
Le 5 janvier 2025, la Cour suprême argentine a confirmé la condamnation de l'ex-présidente Cristina Kirchner à une peine de six ans de prison et une inéligibilité à vie. Cette condamnation avait initialement été prononcée fin 2022 pour fraude au préjudice de l'administration publique pendant ses mandats présidentiels, de 2007 à 2015. Le jugement avait été maintenu en appel en 2024 avant d'être confirmé par la plus haute cour du pays.
Détails de l'affaire
L'affaire implique des fraudes liées à l'attribution de marchés publics, particulièrement des chantiers routiers dans la province de Santa Cruz, fief traditionnel de Cristina Kirchner. En plus de l'ancienne présidente, huit autres personnes, comprenant des fonctionnaires provinciaux et des chefs d'entreprises, ont été condamnées dans cette affaire.
Conséquences de la décision de la Cour
En raison de son âge, 72 ans, Cristina Kirchner pourrait échapper à la prison pour bénéficier d'une assignation à résidence. Elle dispose de cinq jours pour se présenter afin d'exécuter sa peine. Son inéligibilité l'empêche de se présenter aux prochaines élections de la province de Buenos Aires, ce qui pourrait marquer un tournant décisif dans sa carrière politique.
Réactions politiques et sociales
Suite à l'annonce du jugement, le président actuel de l'Argentine, Javier Milei, a salué la décision sur le réseau social X, affirmant que "la République fonctionne". Il a dénoncé des opérations prétendument orchestrées pour protéger Mme Kirchner.
De son côté, Cristina Kirchner a constamment nié les accusations, les qualifiant de "persécution politico-judiciaire" destinée à la bannir de la vie politique. Elle a spécifiquement fait référence à un attentat dont elle a été la cible en 2022, en déclaration publique, affirmant qu'"ils me veulent soit prisonnière soit morte".
Des manifestations ont vu le jour en réaction à cette décision. Des sympathisants de Mme Kirchner se sont rassemblés devant le siège du Parti justicialiste à Buenos Aires pour afficher leur soutien, et des syndicalistes ont brièvement bloqué des axes routiers, manifestant leur désaccord face à cette décision judiciaire.
Impact sur le paysage politique argentin
Cristina Kirchner demeure une figure clé de la politique argentine, ayant occupé des postes de Première Dame, de Présidente et de Vice-Présidente. Comparée à d'autres dirigeants tels que Carlos Menem, également condamné dans le passé, son avenir politique reste incertain, même si certains analystes estiment qu'elle pourrait conserver une influence politique depuis l'assignation à résidence.