Objet de la procédure
Le parquet national financier (PNF) a requis, en décembre 2025, le renvoi devant le tribunal correctionnel de onze personnes dans le cadre d'une enquête visant la rétractation attribuée à Ziad Takieddine au sujet du financement libyen de la campagne présidentielle de 2007. La décision finale d'orientation de la procédure revient au juge d'instruction saisi du dossier.
Personnes visées et chefs de mise en cause
Le PNF a demandé le renvoi de plusieurs personnalités et de personnes mises en examen pour des faits distincts mais liés à la même instruction.
Nicolas Sarkozy : le parquet a requis son renvoi notamment pour "association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée" et pour "recel de subornation de témoin".
Carla Bruni‑Sarkozy : le PNF a requis son renvoi pour "association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée" ; un non‑lieu partiel a été requis pour le chef de "recel de subornation de témoin".
Michèle Marchand (Mimi Marchand) : elle est mise en cause pour "subornation de témoin" et pour des faits qualifiés d'"association de malfaiteurs en vue de corrompre des personnes exerçant des fonctions juridictionnelles au Liban".
D'autres personnes complètent la liste des onze mis en examen visés par le réquisitoire du parquet.
Faits en cause
L'instruction s'attache à des éléments relatifs à une rétractation attribuée à Ziad Takieddine, intermédiaire franco‑libanais. Les enquêteurs cherchent à déterminer les circonstances de cette rétractation et si des manœuvres ont été mises en œuvre pour modifier la version des faits du témoin.
Dans le dossier figurent notamment des déclarations antérieures de M. Takieddine, dont un entretien de 2016 au cours duquel il affirmait avoir remis des sommes en espèces entre Tripoli et Paris, ainsi que sa rétractation en 2020. Ziad Takieddine est décédé en septembre 2025 ; ses déclarations antérieures restent cependant prises en compte par l'instruction.
Liens avec le dossier principal et enjeux judiciaires
Cette procédure est articulée avec le dossier principal relatif au financement libyen de la campagne présidentielle de 2007. Dans ce dossier principal, Nicolas Sarkozy a été condamné en première instance à cinq ans d'emprisonnement ; il a interjeté appel et son nouveau procès a été programmé au printemps 2026.
Le PNF considère que les faits investigués dans la procédure relative à la rétractation peuvent constituer des infractions pénales distinctes (subornation de témoin, association de malfaiteurs, recel) et, le cas échéant, justifier un renvoi devant le tribunal correctionnel. Les mis en cause s'exposent, selon les qualifications retenues, à des peines prévues par le code pénal.
Situation procédurale
Le réquisitoire du PNF ouvre la phase au cours de laquelle le juge d'instruction décidera d'un éventuel renvoi. Parallèlement, des demandes d'annulation de mise en examen ou de certaines pièces de procédure sont pendantes devant la cour d'appel pour quelques parties.
Les avocats des personnes mises en cause ont réagi de manière limitée dans l'immédiat : la défense de Nicolas Sarkozy a indiqué ne pas faire de commentaire à ce stade. Le PNF a rendu son réquisitoire définitif au terme de l'instruction.
Chronologie synthétique
- 2006–2007 : faits allégués liés au financement de la campagne présidentielle.
- 2012–2016 : publications et déclarations publiques impliquant Ziad Takieddine.
- 2016 : entretien où M. Takieddine évoque des remises d'argent entre Tripoli et Paris.
- 2020 : rétractation de certaines affirmations de M. Takieddine.
- Septembre 2025 : décès de Ziad Takieddine.
- Décembre 2025 : réquisitions du PNF visant onze personnes dans l'enquête sur la rétractation.








