Résumé
La proposition dite « taxe Zucman », visant à instaurer un prélèvement sur les patrimoines très élevés, a suscité des prises de position publiques de personnalités économiques et politiques. Le PDG de LVMH, Bernard Arnault, a critiqué l’initiative dans une interview au Sunday Times. L’économiste Gabriel Zucman, auteur de la proposition, a répondu publiquement à ces critiques et a précisé son statut ainsi que les objectifs de sa proposition.
Déclarations de Bernard Arnault
Dans une interview publiée au Sunday Times, Bernard Arnault a vivement critiqué la proposition de taxe. Il a qualifié Gabriel Zucman de « militant d’extrême gauche », estimant que celui-ci mettrait une « pseudo compétence universitaire » au service d’une idéologie. Il a affirmé que la mesure risquerait de « mettre à terre l’économie française » et a contesté la manière dont M. Zucman présenterait la situation fiscale du pays. Arnault a aussi souligné qu’il s’acquittait déjà de montants significatifs au titre de l’impôt, tant à titre personnel que par l’intermédiaire des sociétés qu’il dirige.
Réponses de Gabriel Zucman
Gabriel Zucman a réagi publiquement aux critiques par des messages et par courrier à l’AFP. Il a demandé que le débat se déroule « dans le respect de la vérité et des faits » et a qualifié certaines attaques de « caricaturales » et « sans fondement ». Il a nié avoir été militant ou membre d’un parti politique et a rappelé ses fonctions d’enseignant-chercheur à l’École normale supérieure et à l’université de Berkeley. Il a également affirmé ne pas être en relation avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, et a souligné que sa proposition était discutée au sein de formations politiques dans le cadre de l’élaboration du budget.
Description de la proposition fiscale
La mesure présentée par Gabriel Zucman prévoit un impôt plancher de 2 % par an sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros. Le périmètre évoqué comprendrait environ 1 800 foyers fiscaux. Selon certaines évaluations, la taxe pourrait générer un rendement proche de 20 milliards d’euros par an, chiffre qui fait l’objet de débats techniques et d’estimations divergentes parmi les experts.
Réactions politiques et économiques
La proposition est soutenue par des partis et responsables de gauche qui la présentent comme un outil de justice fiscale. Elle est critiquée par des représentants du monde économique et des organisations patronales, qui estiment qu’elle pourrait freiner l’investissement ou créer des difficultés pour des entreprises encore peu rentables. Des acteurs comme le Medef et la CPME ont appelé à des précisions ou à des ajustements sur les modalités d’application. Plusieurs responsables politiques ont pris part au débat public et critiqué le comportement fiscal des très grands patrimoines.
Précisions chiffrées communiquées
Les éléments rendus publics insistent sur deux paramètres principaux : un seuil de 100 millions d’euros et un taux annuel de 2 %. Le nombre de foyers concernés est évalué à environ 1 800 et le rendement à environ 20 milliards d’euros, estimation contestée selon les méthodes retenues par différents cabinets et économistes. Par ailleurs, Bernard Arnault a rappelé les montants d’impôts payés par le groupe LVMH et a cité des résultats financiers publiés par le groupe pour 2024.
Situation et perspectives
La proposition reste au cœur du débat public et des discussions entre formations politiques dans la préparation du budget. Les échanges publics entre personnalités et les prises de position d’organisations patronales illustrent la polarisation de ce débat, qui mêle arguments techniques et enjeux politiques. La mise en œuvre éventuelle d’une telle taxe dépendra des arbitrages politiques et des évaluations techniques complémentaires.