Introduction
Cet article présente les éléments publics du conflit entre France Télévisions et les médias du groupe Vincent Bolloré, centré sur l’affaire dite « Legrand‑Cohen ». Il reprend les déclarations des acteurs, les démarches du régulateur et les faits rendus publics dans la presse.
Contexte
Début septembre, le magazine L'Incorrect a publié une vidéo montrant deux éditorialistes, Thomas Legrand et Patrick Cohen, en conversation avec deux responsables du Parti socialiste. À la suite de cette diffusion, Thomas Legrand et Patrick Cohen ont été accusés de connivence avec le PS. Patrick Cohen a dénoncé la diffusion comme un « vol de conversation privée » et a indiqué son intention de porter plainte.
Auditions et examen par l'Arcom
Les présidentes de France Télévisions et de Radio France, Delphine Ernotte et Sibyle Veil, ont été entendues par l'Arcom au sujet de l’affaire. Selon les éléments publics, cette audition a eu lieu avant la prise de parole suivante des responsables du secteur public.
Déclarations de la présidente de France Télévisions
Dans une interview publiée le 18 septembre 2025 dans Le Monde, Delphine Ernotte a estimé que « il faut admettre que CNews est un média d'opinion » et a déclaré : « Qu'ils assument d'être une chaîne d'extrême droite ! ». Elle a également exprimé des préoccupations sur la pression exercée par certains médias sur l'audiovisuel public et sur la circulation d'informations reprises sans vérification sur les réseaux sociaux. Delphine Ernotte a évoqué la nécessité de garanties pour l'indépendance et un financement pérenne du service public, et a indiqué qu'elle n'était plus favorable au projet de rapprochement des entreprises de l'audiovisuel public sous une holding porté par la ministre de la Culture.
Réactions des médias de la galaxie Bolloré
Les médias liés au groupe de Vincent Bolloré, notamment CNews et Europe 1, ont contesté la position de l'audiovisuel public, accusant ce dernier de parti pris politique. Le présentateur de CNews Pascal Praud a réagi à l'usage du terme « extrême droite » par Delphine Ernotte en déclarant, à l'antenne, que cela « met une cible sur nos vies » et qu'« aujourd'hui dans les manifestations, il y aura des journalistes de CNews sur le terrain. Elle leur met une cible sur le dos, elle les met en danger ». Il a qualifié ces propos de « déclaration de guerre ».
Position et actions de l'Arcom
L'Arcom a publié un communiqué indiquant sa volonté de poursuivre et d'approfondir ses travaux visant à conforter l'exigence d'impartialité de l'audiovisuel public et d'en mesurer la perception par le public. Le régulateur a annoncé le lancement d'un travail destiné à objectiver la portée concrète de cette exigence et la mise en place d'une étude indépendante, quantitative et qualitative, sur la perception et les attentes du public en la matière. L'Arcom a précisé vouloir associer les comités d'éthique de France Télévisions et de Radio France à ces travaux.
Enjeux identifiés
Plusieurs enjeux ressortent des déclarations et démarches publiées :
- la question de l'impartialité et de la perception de l'impartialité du service public audiovisuel ;
 - la relation entre médias privés et service public dans un contexte de polarisation des débats ;
 - la sécurité et la protection des journalistes en fonction des propos publics tenus à l'encontre de leurs employeurs ;
 - le financement et les garanties d'indépendance du service public ;
 - la régulation et le rôle de l'Arcom dans l'examen de l'impartialité.
 
Chronologie sommaire
- Début septembre 2025 : diffusion par L'Incorrect d'une vidéo montrant Thomas Legrand et Patrick Cohen en conversation avec des responsables du PS.
 - 17 septembre 2025 : auditions publiques de Delphine Ernotte et Sibyle Veil par l'Arcom (mentionnées dans les comptes rendus publiés).
 - 18 septembre 2025 : interview de Delphine Ernotte dans Le Monde et réactions à l'antenne, notamment de Pascal Praud ; annonces publiques de l'Arcom sur la poursuite des travaux concernant l'impartialité.
 
Sources et limites
Ce texte se fonde sur les déclarations et comptes rendus publiés par plusieurs titres de presse et sur les communications publiques de l'Arcom et des personnes citées. Il se limite aux éléments rendus publics dans ces sources et n'inclut pas d'enquête indépendante. Certaines déclarations sont reproduites en tant que citations rapportées dans la presse.








