Contexte
La Thaïlande et le Cambodge se disputent des zones le long d'une frontière d'environ 800 km où se trouvent des temples hérités de l'Empire khmer. Des tensions persistantes ont déjà conduit à des affrontements en juillet, faisant plusieurs dizaines de morts et provoquant des déplacements de population, avant la négociation d'un cessez‑le‑feu sous l'égide d'acteurs régionaux.
Déclenchement et déroulement des hostilités
Des affrontements ont repris le 7 décembre le long de la frontière entre les deux États. Les combats se sont poursuivis dans les jours suivants, avec des échanges d'artillerie et des tirs signalés dans plusieurs provinces frontalières. Selon des sources officielles citées dans les comptes rendus, les hostilités ont causé au moins 25 morts, dont 14 soldats thaïlandais et 11 civils cambodgiens, et ont entraîné le déplacement d'environ 800 000 personnes de part et d'autre de la frontière.
Annonces diplomatiques et réactions des dirigeants
Un appel téléphonique entre le président des États‑Unis et les dirigeants thaïlandais et cambodgiens a été rapporté; il a été indiqué qu'un cessez‑le‑feu avait été accepté et que les parties retournaient à un accord antérieur. Les autorités thaïlandaises ont toutefois démenti l'existence d'un cessez‑le‑feu effectif dans leurs communiqués publics. Le Premier ministre thaïlandais, Anutin Charnvirakul, a déclaré sur les réseaux sociaux que la Thaïlande « continuerait ses actions militaires jusqu'à ce que notre peuple et notre territoire ne subissent plus de dommages et que nous ne percevions plus de menaces ». Le Premier ministre cambodgien, Hun Manet, a appelé à une résolution pacifique conforme à l'accord signé en octobre à Kuala Lumpur et a proposé d'utiliser des moyens de renseignement pour déterminer l'origine des tirs initiaux.
Accusations mutuelles et opérations militaires
Les autorités cambodgiennes ont accusé les forces thaïlandaises de poursuivre des bombardements et de frapper des infrastructures, tandis que l'armée thaïlandaise a dénoncé des violations du droit international, accusant le Cambodge de viser des zones civiles et d'utiliser des mines terrestres. Les deux parties ont diffusé des allégations concernant l'emploi d'armes lourdes, d'avions et de munitions, et proposent des récits contradictoires des opérations et des dommages subis.
Conséquences humanitaires et mesures aux frontières
Les affrontements ont provoqué des mouvements massifs de population et la création de camps de déplacés, notamment dans la province cambodgienne de Banteay Meanchey. Des témoignages d'évacués décrivent séparations familiales et difficultés pour les travailleurs migrants bloqués par la fermeture des postes‑frontière. Les autorités cambodgiennes ont fermé l'ensemble de leurs postes‑frontière avec la Thaïlande, tandis que l'armée thaïlandaise a instauré des couvre‑feux dans certaines zones frontalières, compliquant l'acheminement de l'aide humanitaire.
Accords antérieurs et suspension
En octobre, les deux pays avaient signé un accord de cessez‑le‑feu sous l'égide de médiateurs régionaux. Après l'épisode de violences en juillet et l'explosion d'une mine ayant blessé des soldats, certaines dispositions de cet accord ont été suspendues par les autorités thaïlandaises, selon leurs communiqués.
Situation actuelle
Les échanges d'accusations entre Bangkok et Phnom Penh perdurent publiquement, et les combats se sont prolongés malgré les annonces diplomatiques de trêve. Les descriptions des opérations et des dommages restent contradictoires selon les sources. La situation humanitaire demeure préoccupante en raison du nombre élevé de personnes déplacées et des restrictions aux postes‑frontière.








