Contexte
La Thaïlande et le Cambodge se disputent depuis des décennies la souveraineté de portions de territoire le long d'une frontière longue d'environ 800 km, où se trouvent des sites historiques hérités de l'Empire khmer. La délimitation de cette frontière remonte à l'époque coloniale française.
Épisodes de violences et cessez‑le‑feu
En juillet 2025, un épisode de violences frontalières a entraîné la mort de 43 personnes en cinq jours et forcé l'évacuation d'environ 300 000 personnes. Un cessez‑le‑feu avait alors été négocié sous l'égide de plusieurs acteurs régionaux et internationaux, dont les États‑Unis, la Chine et la Malaisie.
Le 26 octobre 2025, la Thaïlande et le Cambodge ont signé un accord de cessez‑le‑feu présenté comme le fruit d'une médiation internationale.
Selon les autorités thaïlandaises, cet accord a été suspendu quelques semaines plus tard après l'explosion d'une mine terrestre qui a blessé plusieurs soldats thaïlandais.
Nouvel épisode de décembre 2025
Le 7 décembre 2025, des échanges de tirs ont repris le long de la frontière, les deux parties s'accusant mutuellement d'avoir déclenché les hostilités. Les affrontements de la semaine ont fait au moins 20 morts supplémentaires et ont contraint des centaines de milliers de personnes à fuir de part et d'autre de la frontière.
Le 13 décembre 2025, des images et rapports faisaient état de camps de personnes déplacées dans la province cambodgienne de Banteay Meanchey et d'explosions signalées dans la province de Pursat, près de la frontière.
Actions militaires signalées
Les autorités thaïlandaises ont confirmé des « ripostes » visant des cibles cambodgiennes et ont indiqué avoir frappé des objectifs tôt le matin à 05h50 (22h50 GMT la veille). Un porte‑parole militaire thaïlandais a déclaré que l'aviation avait détruit deux ponts au Cambodge, qualifiés de voies d'acheminement d'armes.
Le ministère cambodgien de la Défense a affirmé sur le réseau X que les forces thaïlandaises avaient utilisé des avions de combat F‑16 pour lancer plusieurs frappes. Le ministre cambodgien de l'Information a indiqué que les attaques avaient causé des dommages aux infrastructures civiles et des victimes parmi la population.
Déclarations politiques et demandes d'enquête
Le Premier ministre cambodgien Hun Manet a réaffirmé l'attachement du Cambodge à des moyens pacifiques pour résoudre les différends et a sollicité l'aide des États‑Unis et de la Malaisie pour vérifier quelle partie a ouvert le feu le 7 décembre.
Les autorités thaïlandaises ont, de leur côté, communiqué sur des opérations visant à protéger leur territoire. Le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul a annoncé la dissolution du Parlement thaïlandais, ouvrant la voie à des élections prévues début 2026.
Des déclarations publiques et des messages diffusés sur les réseaux sociaux ont parfois été contradictoires, et des appels à des enquêtes indépendantes ont été exprimés pour établir les responsabilités.
Impact humanitaire
Les affrontements ont provoqué des pertes humaines, des blessés et des déplacements massifs de civils. Des centaines de milliers de personnes ont été signalées comme ayant fui les zones proches de la frontière, tant côté thaïlandais que côté cambodgien. Des camps de personnes déplacées se sont constitués, principalement dans les provinces voisines du Cambodge.
Points en suspens
Les deux États se renvoient mutuellement la responsabilité du déclenchement des hostilités. Des éléments militaires et des déclarations publiques contradictoires persistent concernant la nature et l'ampleur des frappes aériennes et les dommages infligés aux infrastructures civiles. Des demandes d'enquêtes ou de vérifications par des tiers ont été formulées par des responsables cambodgiens.
Conclusion
Le conflit frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge, héritier d'un litige territorial ancien, reste marqué par des épisodes de violence récurrents, un impact humanitaire important et un besoin d'enquêtes indépendantes pour établir les faits et ouvrir la voie à une désescalade durable.








