Contexte
Des affrontements entre les forces cambodgiennes et thaïlandaises ont repris début décembre le long d'une frontière d'environ 800 kilomètres séparant les deux pays. Des épisodes précédents de violences avaient déjà eu lieu en juillet et conduit à un cessez-le-feu suivi d'évacuations massives.
Décision de suspension des passages frontaliers
Le 13 décembre 2025, le gouvernement cambodgien a annoncé la suspension de tous les mouvements d'entrée et de sortie à l'ensemble des points de passage frontaliers avec la Thaïlande, « avec effet immédiat et jusqu'à nouvel ordre », selon un communiqué du ministère de l'Intérieur du Cambodge.
Bilans des combats et déplacements de population
Les affrontements survenus début décembre ont entraîné des pertes humaines et des déplacements de population. Lors d'un nouveau bilan, le ministère thaïlandais de la Défense a indiqué que quatre soldats thaïlandais avaient été tués le 13 décembre, portant à quatorze le nombre total de soldats thaïlandais morts depuis la reprise des combats intervenant le 7 décembre. Les échanges d'accusations entre Bangkok et Phnom Penh concernent l'origine des hostilités. Des sources ont fait état d'au moins vingt-cinq décès liés aux affrontements récents et de centaines de milliers de personnes contraintes de se déplacer de part et d'autre de la frontière.
Déclarations officielles et positions
Le Premier ministre thaïlandais, Anutin Charnvirakul, a déclaré que la Thaïlande poursuivrait des opérations militaires « jusqu'à ce que [son] territoire et [son] peuple ne soient plus menacés ». Il a aussi indiqué, à propos d'un appel avec le président des États-Unis, que la question d'un cessez-le-feu n'avait pas été actée lors de cet échange.
Le Premier ministre cambodgien, Hun Manet, a demandé aux États-Unis et à la Malaisie d'utiliser leurs capacités de renseignement pour déterminer quelle partie a ouvert le feu le 7 décembre.
Incidents et opérations signalés
L'armée de l'air thaïlandaise a indiqué avoir détruit deux ponts au Cambodge qu'elle considérait comme utilisés pour l'acheminement d'armes. Le ministère cambodgien de la Défense a affirmé que des avions de combat thaïlandais avaient largué plusieurs bombes sur des cibles au Cambodge. Le ministre cambodgien de l'Information a déclaré que les attaques thaïlandaises avaient été élargies aux infrastructures civiles et aux civils. L'armée thaïlandaise a, de son côté, signalé des blessures civiles attribuées à des tirs de roquettes provenant du Cambodge.
Accords précédents et tentatives de médiation
Après les violences de juillet qui avaient fait quarante-trois morts et forcé près de 300 000 personnes à évacuer, un cessez-le-feu avait été négocié sous l'égide de plusieurs pays. Le 26 octobre, les deux gouvernements avaient cosigné un accord de cessez-le-feu. Cet accord avait ensuite été suspendu par la Thaïlande quelques semaines plus tard, après l'explosion d'une mine ayant blessé des soldats thaïlandais.
Le président des États-Unis a par ailleurs déclaré que des responsables thaïlandais et cambodgiens avaient accepté de cesser les tirs et de revenir à l'accord initial, affirmation que les autorités thaïlandaises n'ont pas confirmée.
Enjeux et éléments territoriaux
Le différend porte sur la souveraineté de secteurs de frontière abritant des vestiges de l'Empire khmer. Les lignes frontalières actuelles reposent sur des délimitations établies au début du XXe siècle durant la période coloniale.
Situation actuelle
La suspension des passages frontaliers par le Cambodge et la poursuite des opérations militaires déclarées par la Thaïlande ont maintenu une situation de tension le long de la frontière. Les pertes humaines, les dommages aux infrastructures et les déplacements de population continuent d'être signalés par les autorités des deux pays.








