Le 29 octobre 2025, la Suissesse Laura Villars a assigné la Fédération internationale de l'automobile (FIA) devant le Tribunal de grande instance de Paris pour contester les règles encadrant l'élection de la présidence de la fédération.
Contexte
Laura Villars a annoncé sa candidature à la présidence de la FIA en septembre. Elle a indiqué vouloir promouvoir la participation des jeunes et des femmes au sein de l'instance. Selon son assignation, elle s'est vue refusée la possibilité de déposer une candidature en raison des règles applicables au scrutin.
Règles du scrutin et motif de la contestation
Le règlement électoral impose que chaque candidature comprenne une liste comportant notamment sept vice-présidents pour le sport représentant les régions mondiales : deux pour l'Europe et un pour chacune des zones Amérique du Nord, Amérique du Sud, Moyen-Orient et Afrique du Nord, Afrique et Asie-Océanie. Ces vice-présidents doivent figurer sur une liste approuvée par la FIA.
L'assignation fait valoir que la liste jointe à la candidature du président sortant comporte une seule personnalité représentant l'Amérique du Sud, Fabiana Ecclestone, qui a accepté de figurer sur cette liste. Selon Laura Villars, cette situation empêchait toute liste concurrente de proposer un vice-président pour la région Amérique du Sud et porte atteinte au principe de pluralisme et de démocratie associative prévu par les statuts de la FIA. La date limite de dépôt des candidatures était fixée au 24 octobre.
Procédure judiciaire
Dans son assignation en référé, Laura Villars demande au tribunal d'ordonner la suspension de l'élection de la présidence de la FIA, prévue le 12 décembre en Ouzbékistan, jusqu'à ce qu'une décision soit rendue sur le fond du litige. Une première audience a été fixée au 10 novembre au Tribunal de grande instance de Paris.
L'avocat de Mme Villars, Me Robin Binsard, a indiqué avoir obtenu une autorisation d'assigner d'heure à heure selon la procédure d'urgence.
Réactions de la FIA et positions des intéressés
La FIA a déclaré qu'en raison de la nature du processus électoral elle ne pouvait pas commenter l'action en justice et a rappelé que des informations détaillées sur le scrutin étaient disponibles publiquement. Un porte-parole a affirmé que l'élection était "un processus structuré et démocratique" et que les conditions de représentation régionale applicables aux vice-présidents n'étaient pas nouvelles et avaient été appliquées lors d'élections précédentes.
Laura Villars a déclaré avoir tenté à deux reprises d'ouvrir un dialogue avec la FIA sur la démocratie interne et la transparence des règles électorales et a affirmé agir "pour préserver" la fédération. D'autres acteurs, dont l'Américain Tim Mayer, ancien commissaire sportif de la FIA, avaient déjà soulevé mi-octobre la question de l'accès au scrutin pour des candidats concurrents.
Antécédents et contexte institutionnel
Mohamed Ben Sulayem a succédé à Jean Todt à la présidence de la FIA à la fin de 2021. Au cours de son premier mandat, plusieurs décisions ont suscité des tensions internes : des sanctions financières avaient été prévues pour l'usage d'injures lors des retransmissions télévisées, une mesure dont le montant a ensuite été réduit ; en avril, Robert Reid, vice-président chargé du sport, a démissionné en critiquant la gouvernance et le niveau de transparence.
La FIA
La FIA, basée à Paris, est chargée d'organiser des championnats internationaux (notamment la Formule 1 et le rallye) et de promouvoir la sécurité routière. Elle regroupe plus de 240 clubs dans 146 pays et représente un effectif important d'adhérents au niveau mondial.








