Contexte
Des manifestations ont commencé le 25 septembre, initiées par le mouvement dit Gen Z pour protester contre des coupures d'eau et d'électricité. Ce mouvement s'est rapidement élargi en une contestation plus générale du pouvoir en place, rassemblant diverses franges de la société mécontentes des conditions économiques et des services publics.
Déroulement des événements
Le 11 octobre, des soldats du CAPSAT (Corps d'armée des personnels et des services administratifs et techniques), stationnés dans le district de Soanierana en périphérie d'Antananarivo, ont rejoint des milliers de manifestants dans la capitale. Ils ont appelé les forces de sécurité à « refuser les ordres de tirer » et sont entrés en ville à bord de véhicules militaires. Des affrontements ont été signalés entre certains éléments militaires et des gendarmes devant une caserne.
Le 12 octobre, des officiers du CAPSAT ont déclaré, dans une vidéo diffusée publiquement, que « tous les ordres de l'armée malgache, terre, air, mer, émaneront du quartier général du CAPSAT ». Ils ont ensuite annoncé la nomination du général Démosthène Pikulas au poste de chef d'état-major. La présidence a qualifié ces déclarations de « tentative de prise du pouvoir illégale et par la force ».
Réactions institutionnelles et politiques
La présidence a publié un communiqué dénonçant la tentative de prise de pouvoir et appelant au dialogue. Le Premier ministre, Ruphin Zafisambo, a assuré que le gouvernement se maintenait et s'est dit prêt à des discussions avec les différentes forces sociales et politiques.
Le Sénat a annoncé la destitution de son président, Richard Ravalomanana. Le ministre des Forces armées a participé à une cérémonie d'installation liée à la nomination annoncée et a formulé des déclarations ambiguës sur la légitimité de la démarche. Certains officiers de la gendarmerie ont reconnu des « fautes et des excès » lors des interventions contre des manifestants et ont appelé à la fraternité entre forces.
Réactions internationales
L'Union africaine et des pays voisins ont exhorté au calme et au respect du cadre constitutionnel. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme s'est dit préoccupé par l'usage potentiel de la force contre les manifestants. Plusieurs compagnies aériennes et autorités étrangères ont pris des mesures préventives en raison de la situation sécuritaire.
Impact sur les transports et la sécurité
Air France a annoncé la suspension temporaire de ses liaisons Paris–Antananarivo jusqu'au 13 octobre inclus, invoquant des risques liés à la sécurité ; la reprise des vols était conditionnée à une évaluation quotidienne. Air Austral a annulé au moins une rotation tout en maintenant d'autres opérations ponctuelles. L'aéroport international d'Antananarivo a averti que certains vols pouvaient être perturbés. Les autorités consulaires ont recommandé d'éviter tout voyage non essentiel.
Bilan humain et sanitaire
Les Nations unies ont fait état d'au moins 22 personnes tuées et de plus d'une centaine de blessés depuis le début des manifestations. La présidence conteste ce bilan et avance des chiffres différents. Des médias locaux et des services d'urgence ont signalé des morts et des blessés supplémentaires lors des affrontements, ainsi que le décès confirmé d'un soldat du CAPSAT.
Contexte historique et socio‑économique
Le CAPSAT avait déjà joué un rôle visible lors du soulèvement de 2009. Madagascar a connu plusieurs crises politiques depuis son indépendance et fait face à des défis socio‑économiques persistants, notamment des taux élevés de pauvreté, une gouvernance fragile et des services publics insuffisants.
Situation en cours
La situation reste évolutive. Les autorités nationales et des acteurs régionaux et internationaux appellent au dialogue, à la retenue et à la protection des civils. Les éléments présentés ci‑dessus correspondent aux déclarations et annonces publiques des parties impliquées au moment des faits.