Contexte
Au début du mois d’octobre 2025, Sébastien Lecornu a présenté la démission de son gouvernement. Le président de la République l'a chargé de conduire des consultations de quarante-huit heures afin de tenter de dégager une issue à la crise politique. Sa mission visait à identifier une "plateforme d'action et de stabilité" permettant notamment l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.
Déroulement des consultations
Sébastien Lecornu a reçu successivement des responsables politiques du bloc central, de la droite, du centre et de formations de gauche. Le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI) ont décliné l'invitation à participer aux rencontres. À l'issue de ses entretiens, il a rendu compte de ses conclusions au président de la République.
Conclusions et suites institutionnelles
Selon le bilan présenté par Sébastien Lecornu, une majorité de députés s'oppose à une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale. L'Élysée a indiqué que, sur la base de ces conclusions, le président nommera un nouveau Premier ministre dans un délai de quarante-huit heures. Lecornu a déclaré considérer sa mission comme terminée et a précisé qu'il ne cherchait pas à être reconduit à Matignon.
Budget et objectifs financiers
Les consultations ont porté sur la nécessité d'adopter un projet de budget avant le 31 décembre 2025. Une présentation en conseil des ministres a été annoncée pour la semaine suivante, avec pour objectif de permettre l'ouverture des débats parlementaires. Le maintien d'une cible de déficit public en dessous de 5 % du PIB a été rappelé, avec une fourchette évoquée de 4,7 % à 5 %.
Réforme des retraites
La réforme des retraites adoptée en 2023 a été identifiée comme un élément majeur de blocage parlementaire. Plusieurs acteurs ont évoqué la possibilité d'une suspension temporaire de certaines dispositions pour faciliter un accord sur le budget. L'ancienne première ministre qui a porté le texte s'est dite ouverte à l'examen de cette option si elle était nécessaire à la stabilité. Des estimations chiffrées ont été évoquées par des responsables gouvernementaux : la suspension pourrait peser « des centaines de millions » en 2026 et des « milliards » en 2027, une évaluation accompagnée d'autres estimations mentionnant un coût d'au moins 3 milliards en 2027.
Indemnités des ministres nommés puis démissionnaires
La nomination brève de certains membres du gouvernement a suscité un débat sur le droit à indemnités de départ. Sébastien Lecornu a annoncé la suspension du versement des indemnités aux personnes qui n'auront exercé leurs fonctions que pendant quelques heures, invoquant une exigence d'exemplarité et de rigueur.
Position des acteurs politiques
Le Parti socialiste a conditionné tout accord à des garanties concrètes, notamment sur la suspension des dispositions des retraites, la justice fiscale et des mesures sur le pouvoir d'achat ; il a réaffirmé sa préférence pour la nomination d'un Premier ministre de gauche. Des responsables du camp présidentiel ont évoqué la possibilité d'un gouvernement technique ou d'une équipe détachée des ambitions présidentielles. La France insoumise et le Rassemblement national ont refusé les consultations et maintiennent leurs positions respectives : LFI en faveur d'un changement de cap politique et le RN en faveur de la dissolution de l'Assemblée.
Autres dossiers mentionnés
La situation en Nouvelle-Calédonie a été identifiée comme un dossier nécessitant des textes législatifs dans les semaines à venir, le calendrier étant affecté par la situation politique. Lecornu a également souligné l'importance de la continuité de la représentation de la France à l'étranger.
Prochaines étapes
Le président de la République doit procéder à la nomination d'un nouveau Premier ministre dans les quarante-huit heures suivant la remise du rapport de Sébastien Lecornu. Un projet de budget destiné à l'État et à la sécurité sociale a été annoncé pour dépôt en conseil des ministres, en vue d'un examen parlementaire avant la fin de l'année.