Contexte
La démission du Premier ministre Sébastien Lecornu a entraîné une période d'instabilité politique et suscité diverses propositions pour en sortir. Les options évoquées dans le débat public comprennent la démission ou la destitution du président de la République, la convocation d'élections anticipées, la dissolution de l'Assemblée nationale, la formation d'une cohabitation ainsi que des négociations au sein du Parlement.
Appels à la démission ou à la destitution du président
Édouard Philippe, président du parti Horizons, a proposé que le président de la République organise une élection présidentielle anticipée après l'adoption du budget 2026. Il a suggéré la nomination d'un Premier ministre chargé des affaires courantes et de la préparation du budget. Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise (LFI), a déclaré que le départ du président, par démission ou par destitution, était nécessaire. Les députés LFI et des élus alliés ont déposé une motion de destitution début septembre ; la recevabilité de cette motion doit être examinée par le Bureau de l'Assemblée nationale.
Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l'Assemblée, n'a pas appelé explicitement le président à démissionner.
Demandes de dissolution de l'Assemblée nationale
Le Rassemblement national considère la dissolution de l'Assemblée nationale comme la voie à suivre. Jordan Bardella, président du RN, a estimé qu'un retour aux urnes était nécessaire pour rétablir une majorité et a indiqué qu'il envisagerait une candidature en cas de législatives anticipées, tout en exprimant la volonté de rassembler la droite pour former une majorité le cas échéant.
Des voix au sein de la droite ont également appelé à des élections anticipées, tandis que certaines formations écologistes ont mis en garde contre l'idée que de nouvelles élections législatives résoudraient automatiquement la crise.
Refus d'une démission présidentielle ou d'une présidentielle anticipée
Le groupe Renaissance, par la voix de son chef des députés Gabriel Attal, a déclaré qu'il ne soutiendrait pas un appel à la démission du président ni une présidentielle anticipée, se démarquant ainsi des propositions énoncées par Édouard Philippe. Gabriel Attal a toutefois proposé la nomination d'un négociateur chargé de créer les conditions d'une nouvelle majorité et a souligné la nécessité de partager le pouvoir.
Des responsables issus de l'ancien socle central ont également insisté sur la capacité de l'Assemblée nationale à trouver un accord budgétaire si une majorité de députés s'entendait, en rappelant le seuil requis pour l'adoption du budget.
Cohabitation et propositions pour un gouvernement de gauche ou de droite
Le Parti socialiste a appelé à la nomination d'un Premier ministre issu de la gauche, avec l'engagement de ne pas recourir à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter les textes. Des responsables de la gauche (PS, écologistes, PCF et autres formations) ont demandé la formation d'un gouvernement de gauche et écologiste.
Le Parti communiste français (PCF) a appelé à une cohabitation permettant à la gauche de mettre en œuvre des mesures sur le pouvoir d'achat et les retraites.
Les Républicains, par la voix de Bruno Retailleau, ont indiqué qu'ils n'excluaient pas d'entrer dans un gouvernement dans le cadre d'une cohabitation, à condition que leur formation garde son identité et ne se dissolve pas dans la majorité présidentielle.
Voies parlementaires et négociations
Le groupe Liot et certains députés indépendants ont rappelé que la résolution de la crise pouvait passer par des accords parlementaires au sein de l'Assemblée nationale. Ils ont appelé les présidents de groupe de l'« arc républicain » à se réunir pour tenter de dégager des compromis sur le budget et éviter un enlisement politique.
Plusieurs responsables ont mis en avant la possibilité de recourir à un négociateur ou à une instance de médiation chargée de faciliter la formation d'une majorité et la mise en place d'un gouvernement capable d'élaborer et d'adopter le budget.