Résumé
Les députés grecs ont débattu d'un projet de loi proposant, sous conditions, la possibilité pour un salarié de travailler jusqu'à treize heures par jour pour un même employeur en contrepartie d'une majoration salariale. Le texte a été examiné en séance et son adoption dépend de la majorité parlementaire.
Calendrier et déroulement
Le débat parlementaire s'est tenu en octobre 2025. Le vote a été annoncé puis reporté à une séance ultérieure selon le calendrier du Parlement. Des journées de grève générales ont été organisées au cours du mois pour protester contre le projet.
Dispositions principales du projet
Le projet, présenté par la ministre du Travail et de la Sécurité sociale, prévoit qu'un employé puisse travailler jusqu'à treize heures par jour pour un seul employeur lorsque certaines conditions sont remplies, avec une majoration de salaire de 40 % pour ces heures. La mesure serait limitée à un nombre défini de jours par an pour chaque travailleur et serait strictement volontaire.
La durée légale quotidienne du travail en Grèce est rappelée dans le texte comme étant de huit heures, avec la possibilité d'effectuer des heures supplémentaires au-delà de ce seuil. Le projet encadre la nouvelle possibilité d'allongement de la journée pour un même employeur, distincte de la règle existante qui autorise déjà une telle durée en cas d'emploi auprès de plusieurs employeurs.
Arguments avancés par le gouvernement
La ministre a défendu la mesure en la présentant comme une option destinée aux salariés souhaitant augmenter leur temps de travail et leurs revenus, en insistant sur le caractère limité dans le temps et volontaire de l'allongement des journées. Le parti majoritaire au Parlement soutient globalement le texte.
Arguments des opposants
Les syndicats et plusieurs partis d'opposition ont exprimé leur opposition au projet, estimant que la mesure affaiblit les garanties du temps de repos et rend les salariés vulnérables face aux pressions des employeurs. Des organisations syndicales ont indiqué que certains salariés pourraient ne pas être en mesure de refuser ces propositions en raison de la précarité du marché du travail et du rapport de force entre employeurs et salariés.
Les opposants ont également soulevé des questions sur l'effectivité des contrôles de l'Inspection du travail et sur le respect du repos quotidien obligatoire.
Réactions et mobilisations
Des manifestations et grèves générales ont été organisées par des syndicats du secteur public et privé pendant l'examen du texte. Des salariés ont exprimé, lors de ces mobilisations, des préoccupations relatives au temps libre, au droit au repos et aux conditions de travail dans des secteurs soumis à de fortes variations saisonnières, comme le tourisme.
Données et contexte du marché du travail
Selon des données évoquées pendant les débats, une part notable des salariés grecs effectue des semaines de travail plus longues que la moyenne européenne. Les intervenants ont également souligné des disparités sectorielles et des niveaux de salaire qui influent sur la capacité des travailleurs à refuser des heures supplémentaires.
Enjeux soulevés
Les enjeux identifiés lors du débat sont l'équilibre entre flexibilisation du temps de travail et protection des droits des salariés, la mise en œuvre effective des garanties de repos, la capacité de l'inspection du travail à faire respecter la réglementation, et l'impact sectoriel d'une telle réforme.
Situation légale existante
La législation actuelle prévoit déjà des modalités d'organisation du temps de travail variables, notamment des semaines pouvant atteindre six jours dans certains cas de forte demande sectorielle. Le projet discuté modifie certaines modalités en ciblant plus spécifiquement la possibilité d'allonger la journée auprès d'un même employeur.