Contexte
Le 21 novembre 2020, Michel Zecler, producteur de musique, a été interpellé devant son studio d'enregistrement pour non-port du masque et pour suspicion de consommation de stupéfiants. Lors de cette interpellation, des policiers sont entrés dans son studio et l'ont frappé. Les faits ont été filmés par une caméra de vidéosurveillance; les images ont été rendues publiques.
Enquête du Défenseur des droits
Dans une décision publiée en novembre 2025, le Défenseur des droits a relevé « la gravité et la multitude de manquements constatés » lors de l'interpellation. L'autorité administrative indépendante a conclu à des manquements déontologiques, notamment un usage disproportionné de la force et un acharnement injustifié. Elle a indiqué que la victime avait reçu 29 coups en environ quatre minutes, entraînant une incapacité totale de travail évaluée à 45 jours.
Le Défenseur des droits a également estimé que des propos à caractère raciste ont été tenus par des policiers au cours des faits. Cette circonstance a été traitée différemment dans les procédures judiciaires ouvertes ultérieurement.
Procédure disciplinaire et recommandations
L'Inspection générale de la police nationale (IGPN), à l'issue d'une enquête administrative, a conclu à l'existence de faits et de manquements déontologiques et a proposé que les policiers concernés comparaissent devant un conseil de discipline. Le Défenseur des droits a souligné qu'aucune procédure disciplinaire n'avait été engagée à la date de sa décision et a saisi le ministre de l'Intérieur afin qu'il engage sans délai une procédure disciplinaire à l'encontre des agents visés.
Procédure pénale et mesures conservatoires
Les policiers impliqués ont été placés en suspension à la suite des faits. Certains ont été mis en examen; deux d'entre eux ont fait l'objet d'une incarcération provisoire d'une durée d'environ un mois après leur mise en examen. Au moment de la décision du Défenseur des droits, la préfecture de police faisait état de plusieurs suspensions et d'un agent affecté à un service sans activité de voie publique.
Par ailleurs, les juges d'instruction ont renvoyé les policiers mis en cause devant une juridiction pénale compétente pour juger des faits reprochés, sans retenir la même qualification sur la question des propos à caractère raciste.
Chronologie des décisions et mesures signalées
- 21 novembre 2020 : interpellation de Michel Zecler et violences constatées dans son studio.
- 26 novembre 2020 : suspension des policiers impliqués (suspensions administratives signalées par la préfecture).
- Enquête administrative de l'IGPN aboutissant à une proposition de saisine du conseil de discipline.
- Février 2021 : mise en place de la plate-forme antidiscriminations.fr, confiée au Défenseur des droits.
- Publication de la décision du Défenseur des droits en novembre 2025, avec saisine du ministre de l'Intérieur pour ouverture d'une procédure disciplinaire.
Réactions et suites
Les images de l'interpellation et l'issue des enquêtes administratives et judiciaires ont donné lieu à des prises de position publiques. Le Président de la République a qualifié l'agression à l'époque et des initiatives administratives ont été lancées pour traiter les questions de discrimination signalées dans le dossier. La saisine du ministre de l'Intérieur par le Défenseur des droits engage une demande formelle d'ouverture de procédure disciplinaire contre les agents concernés; la suite de cette demande relève des autorités compétentes.
Sources et limites
Les éléments présentés dans cet article sont issus des décisions et communiqués publiés par les autorités administratives et judiciaires et des informations rendues publiques à propos de l'affaire. Le présent texte se limite à l'exposé factuel des constats, procédures et mesures mentionnés par ces instances.








