Annonce de la démission
Le 11 décembre 2025, le Premier ministre Rossen Jeliazkov a annoncé lors d'une conférence de presse que le gouvernement démissionnait, au moment où le Parlement examinait une motion de censure déposée par l'opposition. Il a déclaré : « Je vous informe (...) que le gouvernement démissionne aujourd'hui ». L'annonce intervient après une nouvelle série de manifestations nationales contre la corruption.
Déclenchement et déroulement des manifestations
Les manifestations ont débuté à la fin de novembre 2025, après une tentative du gouvernement d'adopter en procédure accélérée le projet de budget 2026, présenté pour la première fois en euros. Le gouvernement a retiré ce projet le 3 décembre 2025. Des rassemblements ont eu lieu dans la capitale Sofia et dans plus de 25 villes, dont Plovdiv, Varna, Veliko Tarnovo et Razgrad. Les médias ont estimé le nombre de manifestants à plusieurs dizaines de milliers à Sofia, certains rapports indiquant des chiffres supérieurs à 100 000.
Des étudiants et des groupes de la diaspora bulgare ont organisé des rassemblements dans plusieurs capitales étrangères, dont Bruxelles, Londres, Berlin, Vienne, Zurich et New York. Les manifestants ont exprimé des demandes portant principalement sur la démission du gouvernement et des appels à des élections considérées comme équitables.
Revendications et cibles des manifestants
Les manifestants ont dénoncé des pratiques de corruption au sein des institutions publiques et ont ciblé des personnalités perçues comme influentes dans la vie politique et médiatique. Parmi elles figure Delyan Peevski, homme politique et homme d'affaires. Peevski a fait l'objet de sanctions américaines en juin 2021 au titre de la loi dite Magnitsky pour des motifs liés à la corruption, et de sanctions britanniques en février 2023. Des critiques reprochent à des acteurs politiques de façonner des décisions publiques pour servir des intérêts privés.
Réaction du gouvernement et du Parlement
Face à la mobilisation, le gouvernement a retiré son projet de budget début décembre puis a présenté un nouveau texte, sans apaiser les protestations. La coalition au pouvoir était composée du parti GERB et de deux autres formations, soutenue au Parlement par la formation de la minorité turque. Le gouvernement en place avait été formé en janvier 2025 après une série d'élections nationales.
Incidents et mesures policières
Des arrestations ont été signalées à l'occasion des rassemblements. Selon des rapports, 57 personnes ont été interpellées à Sofia. Les autorités ont fait état d'interventions ciblant des personnes désignées comme provocateurs et ont déclaré avoir trouvé des sommes d'argent sur certains des interpellés.
Procédure constitutionnelle et suites possibles
Conformément à la Constitution bulgare, la démission doit être acceptée par le Parlement. Le président de la République doit ensuite confier un mandat pour la formation d'un nouveau gouvernement au sein de l'Assemblée. Si aucune majorité ne se constitue, le chef de l'État nommera un gouvernement intérimaire et devra convoquer des élections dans un délai de deux mois. La nomination d'un exécutif intérimaire doit se faire parmi une liste de hauts fonctionnaires de l'État, incluant notamment le président de la Cour des comptes et le gouverneur de la Banque nationale.
Contexte économique
La démission survient à quelques semaines de l'introduction de l'euro en Bulgarie, programmée pour le 1er janvier 2026. Cette perspective a été citée par des acteurs publics et des citoyens comme une source d'inquiétude concernant l'évolution des prix et des conditions économiques.
Chronologie synthétique des faits
- Fin novembre 2025 : début des manifestations après la tentative d'adoption accélérée du budget 2026.
- 3 décembre 2025 : retrait du projet de budget initial.
- 10 décembre 2025 : nouvelle série de manifestations, nombre important de participants à Sofia et dans d'autres villes.
- 11 décembre 2025 : annonce de la démission du gouvernement par le Premier ministre Rossen Jeliazkov alors qu'une motion de censure était examinée au Parlement.








