Contexte
La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967. Outre Jérusalem‑Est, plus de 500 000 Israéliens résident dans des colonies en Cisjordanie, tandis qu'environ trois millions de Palestiniens y vivent. Les colonies sont considérées illégales par l'ONU au regard du droit international.
Évolution depuis octobre 2023
Après l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas en Israël, les ONG et observateurs ont signalé une hausse des incidents impliquant des colons en Cisjordanie. Des avant‑postes, souvent installés sans autorisation, se sont multipliés autour de villages palestiniens. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), environ 3 200 membres de communautés bédouines ont été contraints de quitter leurs maisons depuis octobre 2023.
Des organisations indiquent que les auteurs de violences sont rarement poursuivis, et qu'octobre 2025 a été enregistré comme le mois le plus violent pour les violences de colons depuis le suivi entamé en 2006.
Cas du hameau de Kaabna (al‑Hathrura)
Plusieurs familles bédouines de la communauté d'al‑Hathrura, établies depuis des décennies à Kaabna, près de Jéricho, ont abandonné leurs habitations après l'installation d'un avant‑poste de colons à proximité. Des habitants rapportent une surveillance depuis les collines, des cris nocturnes et des jets de pierres, des comportements qui ont entravé leur vie quotidienne.
Un résident, Ahmed Kaabneh, a expliqué avoir d'abord voulu rester sur ses terres mais avoir été contraint de partir. Il s'est installé avec des membres de sa famille dans des constructions métalliques à environ 13 kilomètres du village.
Moins de trois semaines après la première visite de journalistes, le hameau était quasi désert. Des militants et des ONG se sont rendus sur place pour surveiller les propriétés abandonnées afin d'éviter des pillages ou des saisies de biens.
Observations d'ONG et réactions institutionnelles
Des ONG israéliennes, comme Peace Now et Kerem Navot, affirment que certains colons agissent avec le soutien tacite ou explicite d'acteurs gouvernementaux et de l'armée. Des militants ont signalé la présence de caravanes, de drapeaux et de meubles autour d'avant‑postes nouvellement installés.
Le Premier ministre israélien a publiquement condamné ces extrémistes, les qualifiant de "poignée d'extrémistes" ne représentant pas tous les colons. À l'inverse, certaines personnalités gouvernementales, dont le ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont exprimé leur soutien à l'annexion de parties de la Cisjordanie.
Conséquences et situation actuelle
Les familles déplacées de Kaabna témoignent d'une insécurité persistante et d'un accès réduit à la justice. Les organisations humanitaires signalent des déplacements précipités, des biens laissés sur place et des difficultés pour exercer des recours judiciaires.
La situation illustre des tensions persistantes entre autorités civiles, forces de sécurité et acteurs civils sur la mise en œuvre des règles et la protection des civils sur le terrain.








