Contexte
Depuis début septembre, les autorités américaines ont mené une série d'interventions visant des embarcations présentées comme liées au trafic de stupéfiants dans les eaux proches de l'Amérique latine. Dix frappes ont été signalées à ce jour, principalement dans les Caraïbes et une dans le Pacifique. Les opérations ont fait au moins 43 morts, selon des chiffres gouvernementaux cités dans les comptes rendus publics.
Opérations récentes
Le 23 octobre 2025, le secrétaire américain à la Défense a annoncé qu'une frappe nocturne menée sur ordre du président visait une embarcation attribuée au groupe Tren de Aragua, qualifié par les États‑Unis d'organisation terroriste. Le responsable a indiqué que six personnes à bord avaient été tuées et que l'action avait été conduite en eaux internationales. Des images publiées par le ministère de la Défense montrent un bateau ciblé puis détruit.
Annonce de déploiement
Le 24 octobre 2025, le Pentagone a annoncé l'envoi du porte-avions USS Gerald R. Ford et des bâtiments d'escorte dans la zone de responsabilité couvrant l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud « en soutien aux directives » visant le démantèlement d'organisations criminelles transnationales et la lutte contre le narcotrafic. Les autorités ont précisé que ce renforcement devait accroître les capacités de détection, de surveillance et d'interruption d'activités illicites. Avant cette annonce, des navires et des avions de combat, dont des F‑35, étaient déjà déployés dans la région.
L'USS Gerald R. Ford est un porte‑avions entré en service en 2017. Il embarque plusieurs milliers de marins et dispose d'une capacité opérationnelle d'aéronefs adaptée aux opérations de projection et de surveillance maritime. Il est accompagné de bâtiments de soutien, notamment des destroyers et un croiseur lance‑missiles.
Questions juridiques
Des experts et des instances internationales ont remis en question la légalité de frappes létales menées contre des personnes présumées impliquées dans le trafic de drogue, en l'absence d'exposés publics détaillant la nature des menaces. Le Haut‑Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a rappelé que, selon le droit international relatif aux droits de l'homme, le recours intentionnel à la force létale n'est permis qu'en dernier ressort contre une personne représentant une menace imminente pour la vie. Des responsables de la défense ont soutenu que les interventions visaient à neutraliser des acteurs qualifiés de "narcoterroristes".
Réactions régionales et diplomatiques
Les opérations américaines ont entraîné une montée des tensions diplomatiques dans la région. Le gouvernement vénézuélien a accusé les États‑Unis de chercher à déstabiliser le pouvoir en place et a déclaré disposer de moyens de défense antiaérienne. Les relations entre Washington et Bogota se sont elles aussi détériorées : les autorités américaines ont imposé des mesures économiques visant le président colombien, motivées par des allégations sur la production de cocaïne, tandis que le président colombien a qualifié certaines frappes d'exécutions extrajudiciaires.
Des responsables américains ont déclaré que, pour engager des opérations contre des trafiquants, ils n'envisageaient pas nécessairement d'obtenir une autorisation législative préalable et ont évoqué la possibilité d'opérations terrestres si elles étaient jugées nécessaires. Des autorités d'autres pays de la région ont exprimé leur inquiétude face à des actions menées sans preuve publique détaillée et ont mis en garde contre le risque d'une escalade.
Éléments opérationnels observés
Outre le déploiement naval annoncé, des survols et des vols d'avions de grande portée ont été rapportés dans la zone caraïbe. Les autorités américaines ont indiqué qu'elles maintiendraient une présence destinée à soutenir des opérations de surveillance et d'interdiction en mer et à coordonner des actions visant des réseaux transnationaux.
Situation en cours
Les autorités américaines ont confirmé avoir ordonné le renforcement des moyens déployés dans la région et ont indiqué que le porte‑avions et les bâtiments d'escorte se rendraient dans la zone mentionnée. La date exacte de leur arrivée n'a pas été précisée publiquement. La situation fait l'objet d'une attention diplomatique et d'interrogations juridiques concernant le cadre d'emploi de la force dans les opérations de lutte contre le trafic de stupéfiants en haute mer.








