Introduction
L'affaire de la disparition de près de 400 kg de cocaïne à Marseille a récemment mis en lumière certaines problématiques liées à l'Office Anti-Stupéfiants (Ofast) de Marseille. Cette affaire dite "Trident" a conduit à l'arrestation et à la mise en garde à vue de deux commissaires de l'Ofast, ainsi qu'à l'examen de plusieurs autres agents impliqués.
Contexte de l'Affaire
En février 2023, une opération de livraison surveillée a été organisée par l'Ofast de Marseille afin de suivre l'importation de cocaïne depuis la Colombie vers la France. L'objectif initial était d'intercepter une cargaison de 180 à 200 kg de cocaïne, intégrant une stratégie de traçage pour atteindre un réseau organisé de narcotrafiquants opérant depuis Marseille.
Cependant, lors de l'arrivée de la cargaison au port de Marseille, il s'est avéré qu'elle contenait près de 400 kg de cocaïne, soit une quantité bien supérieure aux estimations initiales. L'attention s'est portée sur cette différence significative, soulevant des soupçons quant à la gestion de l'opération par les forces de l'ordre.
Enquête et Garde à Vue
Face à cette situation, une enquête a été ouverte impliquant l'Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN). Plusieurs policiers de l'Ofast ont été mis en examen, deux en avril et un en juin 2024. L'affaire a pris une tournure plus complexe avec des allégations selon lesquelles certains membres de l'Ofast auraient tenté de vendre la cocaïne non interpellée, en dehors de tout cadre légal. Les échanges découverts ont également suggéré une dissimulation volontaire des quantités exactes délivrées sur le territoire français.
Le 23 juin, deux hauts responsables de l'Ofast à Marseille ont été placés en garde à vue dans les locaux de l'IGPN. Ces arrestations résulteraient des soupçons pesant sur la non-communication des activités suspectes à leur hiérarchie, ainsi que sur des manipulations concernant la cession de la cocaïne saisie.
Développements et Conséquences
Des perquisitions ont été conduites dans les locaux de l'Ofast de Marseille. L'enquête, initialement fermée en janvier 2024 sans arrestation, a été relancée sous l'impulsion de la Juridiction Nationale de Lutte contre le Crime Organisé (Junalco) en septembre, élargissant le champ des investigations à des infractions de corruption, trafic de stupéfiants en bande organisée, et blanchiment.
Cette affaire a suscité des interrogations profondes sur le fonctionnement et l'intégrité des unités de lutte contre le trafic de stupéfiants, nécessitant une réévaluation des procédures et une vérification des collaborations transnationales dans le domaine de la lutte anti-drogue en France.