Contexte et calendrier
Le président des États-Unis, Donald Trump, a exprimé sa volonté d’organiser une rencontre trilatérale avec les présidents de la Russie, Vladimir Poutine, et de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky. Cette réunion pourrait se tenir « presque immédiatement » après un sommet bilatéral prévu à Anchorage, en Alaska, entre Donald Trump et Vladimir Poutine.
Conditions et messages de Washington
À Washington, Donald Trump a indiqué, à la suite d’échanges avec des dirigeants européens, que la tenue d’une rencontre à trois dépendrait des résultats de son entretien avec Vladimir Poutine. Si les conditions ne sont pas jugées satisfaisantes, la réunion pourrait être annulée. Le président américain a en outre averti que la Russie s’exposerait à des « conséquences très graves » en l’absence de solution pour mettre fin au conflit, sans préciser la nature des mesures envisagées.
Positions des alliés européens et de l’OTAN
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a rappelé que l’objectif prioritaire de la séquence diplomatique, notamment du sommet en Alaska, est l’obtention d’un cessez-le-feu immédiat. Cette orientation a été soutenue lors d’une visioconférence associant Zelensky, le chancelier allemand Friedrich Merz, Donald Trump et d’autres responsables de l’Union européenne et de l’OTAN. Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a évoqué la possibilité d’un cessez-le-feu, attribuant cette perspective au rôle du président américain. Les représentants européens insistent sur la participation pleine et entière de l’Ukraine à toute négociation et sur l’absence de reconnaissance juridique de l’occupation des territoires.
Situation militaire et humanitaire
L’initiative survient alors que, selon l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), les forces russes auraient progressé de plus de 110 km² en une seule journée, une avancée présentée comme la plus importante depuis plus d’un an. En conséquence, des évacuations de familles ont été organisées dans plusieurs localités de l’Est de l’Ukraine. Au moins trois personnes ont été tuées à la suite de tirs d’artillerie et de frappes de drones dans la région de Kherson.
Exigences russes et lignes rouges ukrainiennes
Moscou conditionne un éventuel accord à la cession par l’Ukraine de quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), à l’arrêt des livraisons d’armes occidentales et à l’abandon de toute perspective d’adhésion à l’OTAN. De son côté, Volodymyr Zelensky exclut tout retrait supplémentaire de territoires ukrainiens.
Rôle des partenaires et cadre des négociations
Le chancelier allemand Friedrich Merz a indiqué que l’Ukraine se disait disposée à discuter de certaines questions territoriales, sans reconnaître juridiquement l’occupation. Le président français Emmanuel Macron rappelle que seule la partie ukrainienne est habilitée à négocier sur ces sujets. Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, estime que la responsabilité d’une avancée vers la résolution du conflit incombe désormais à la Russie. Moscou qualifie pour sa part les consultations américano-européennes d’« insignifiantes ».
Réactions et perspectives
Près de la ligne de front, des militaires ukrainiens expriment leur scepticisme, au regard d’épisodes précédents de pourparlers restés sans suite. Volodymyr Zelensky plaide pour un durcissement des sanctions si la Russie refuse un cessez-le-feu. L’activité diplomatique se concentre désormais sur le sommet d’Anchorage, tandis que la situation militaire continue d’évoluer dans l’Est de l’Ukraine.