Annonce et formulation de la décision
Le président des États‑Unis, Donald Trump, a annoncé la reprise des essais d'armes nucléaires en ordonnant au ministère de la Défense de « commencer à tester » l'arsenal américain. Il a fait cette déclaration sur son réseau Truth Social, en justifiant sa décision par les « programmes d'essais menés par d'autres pays » et en affirmant que le « processus commencera immédiatement ». Il n'a pas précisé la nature exacte des tests envisagés (essais de vecteurs, essais sous‑critiques ou explosions nucléaires).
Contexte diplomatique immédiat
L'annonce a été faite à la veille d'une rencontre bilatérale entre Donald Trump et le président chinois Xi Jinping à Busan (Corée du Sud). Elle intervient après une série de communications publiques du président russe Vladimir Poutine concernant de nouveaux systèmes que la Russie présente comme susceptibles d'emporter des charges nucléaires, notamment le missile de croisière Bourevestnik et le drone sous‑marin Poséidon.
Précisions et réactions de la Russie et de la Chine
Le porte‑parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué que les récents essais russes concernaient des systèmes capables de transporter une ogive nucléaire et non des explosions nucléaires. Pékin a appelé Washington à respecter ses obligations en matière de lutte contre la prolifération et a réclamé le maintien du cadre international de désarmement.
Traités et cadre juridique
Les États‑Unis sont liés par le traité New START, qui limite le nombre d'armes stratégiques offensives déployées et prévoit des mécanismes de vérification. Les inspections prévues par ce traité ont été interrompues depuis plusieurs années. Les États‑Unis ont par ailleurs signé le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE) sans le ratifier ; le TICE prohibe les explosions nucléaires pour les parties qui l'ont ratifié.
Historique et pratiques actuelles
Au XXe siècle, les États‑Unis ont réalisé plus d'un millier d'essais nucléaires avant d'instaurer un moratoire en 1992. Depuis l'arrêt des explosions nucléaires souterraines, la fiabilité de l'arsenal est évaluée principalement par la modélisation, la simulation et par des essais dits sous‑critiques, supervisés par la National Nuclear Security Administration (NNSA) du département de l'Énergie, qui gère les ogives.
Parallèlement, les vecteurs nucléaires (par exemple les missiles balistiques intercontinentaux) sont périodiquement testés sans charges nucléaires ; l'armée américaine réalise régulièrement des lancements d'ICBM non armés.
Incertitudes techniques et calendriers possibles
Les déclarations officielles ne précisent pas si la reprise viserait des explosions nucléaires ou d'autres formes d'essai. On distingue plusieurs catégories techniques : essais de vecteurs, essais sous‑critiques (non‑explosifs) et explosions nucléaires souterraines. Le Service de recherche du Congrès a estimé que l'armée disposerait d'une capacité de reprendre des essais nucléaires « en 24 à 36 mois » après un ordre présidentiel, tandis que certains spécialistes estiment qu'un site d'essai pourrait être préparé en quelques mois pour un test souterrain très basique ; le délai augmente si l'on souhaite tester de nouvelles ogives ou capacités.
Données chiffrées sur les arsenaux
Le nombre d'ogives détenues par les puissances nucléaires fait l'objet d'estimations publiques. D'après le rapport annuel de l'Institut international de recherche pour la paix de Stockholm (SIPRI), les stocks mondiaux d'ogives se chiffrent en plusieurs milliers par pays et dépassent douze mille pour l'ensemble des États disposant de l'arme nucléaire.
Réactions politiques et diplomatiques
Aux États‑Unis, des responsables de l'administration ont justifié la décision comme une mesure visant à vérifier l'état de l'arsenal. Des voix étrangères et internationales ont exprimé des réserves, certains pays qualifiant l'annonce d'irresponsable et appelant au respect des engagements internationaux contre les essais nucléaires. Des oppositions politiques internes aux États‑Unis ont également été signalées et pourraient affecter la mise en œuvre d'un programme de reprise des explosions nucléaires.
Situation institutionnelle et responsabilités
La gestion des ogives relève du département de l'Énergie via la NNSA, tandis que le département de la Défense est responsable des vecteurs et de la planification militaire. La mise en œuvre d'une reprise des essais impliquerait une coordination entre ces acteurs, des procédures réglementaires liées à la sécurité et à l'environnement, ainsi que des considérations juridiques et diplomatiques.
Chronologie succincte des éléments cités
- Annonce publique par le président des États‑Unis de la reprise des essais, sans précision sur la nature des essais.
- Communications antérieures de la Russie sur des systèmes présentés comme capables d'emporter des charges nucléaires (Bourevestnik, Poséidon) et clarification du Kremlin sur la nature des essais.
- Rappel du cadre des traités existants (New START, TICE) et des pratiques de maintenance de l'arsenal (modélisation, essais sous‑critiques, tests de vecteurs).
Points en suspens
Les informations disponibles ne permettent pas à ce stade de déterminer la nature exacte des essais envisagés, leur calendrier précis ni l'ampleur des opérations projetées. La mise en œuvre de tests impliquant des explosions nucléaires soulèverait des questions juridiques et diplomatiques distinctes de celles liées aux essais non‑explosifs ou aux seuls tests de vecteurs.








![Donald Trump et Xi Jinping avant leur rencontre en Corée du Sud. [KEYSTONE - MARK SCHIEFELBEIN]](/_next/image?url=%2Fapi%2Fprotected-media%3Fpath%3D%252Ftrump_et_xi_accord_sur_terres_rares_et_droits_de_douane_b25cda72_63981d1509.png&w=256&q=75)